• He, ho !
    Eh, oh !!!
    Je suis là !
    Quelqu'un m'entend-il ?
    Mais c'est pas vrai, je vais resté enfermé encore comme de temps là-dedans ?
    J'entends du monde pourtant.
    Et ça parle et ça parle !
    Personne ne m'entend ?
    Non rien à faire. J'ai beau brailler, pas un qui m'entende.
    En réalité, ils n'écoutent pas c'est ça le problème.
    Pourtant, flûte, certains ont eu de la chance.
    On les a entendus, écoutés.
    Je le sais, ils ont poussé des cris de joie une fois délivrés.
    Et moi, et moi, c'est pour quand ?
    J'en ai assez, mais j'en ai assez d'attendre encore et encore !
    D'ailleurs, ça fait combien de temps que je poireaute comme ça ?
    J'en ai marre d'être coincé ici, pas moyen de bouger, rien à voir !!!
    Marre, marre, MARRE.
    Mais vous allez vous les déboucher les oreilles, oui, vous allez m'entendre à la fin ?!
    Bon je vais arrêter de m'égosiller et dormir un peu.
    Tiens qu'est ce qui se passe ?
    Mais oui, j'ai bien senti !
    Quelqu'un vient de toucher ma prison.
    Bizarre, direz-vous comment peut-il savoir qu'on touche sa prison ?
    Il faut dire que ça fait tellement longtemps que je suis là qu'on fait corps maintenant, mais là n'est pas le propos, je vous dis qu'il y a quelqu'un qui m'observe !
    Oui, oui, YES, enfin cette fois-ci c'est pour moi, il semblerait que je vais enfin pouvoir sortir, mais il y a encore bien du chemin d'ici là.

    Balancement, ça y est on nous soulève ma prison et moi, enfin, enfin.
    Je sens à nouveau les regards qui fouillent, les mains qui palpent, caressent.
    Les choses sérieuses vont enfin commencer.
    Les coups commencent à pleuvoir et c'est bon.
    Non attention, ne vas pas par là !
    Voilà, c'est mieux.
    Maintenant ce serait bien de dégager également ce morceau là !
    Bien, doucement, doucement, là ça devient délicat.
    Je suis quand même fragile, il ne faut pas faire n'importe quoi.
    Tu sembles satisfait de toi, ah là là, que les humains sont présomptueux, enfin, l'important c'est que j'ai enfin été entendu et tu sembles bien comprendre ce que je veux. Oui, va te reposer ce serait bête de tout gâcher maintenant.
    Aller encore un petit effort, il faut encore polir un peu ici, élaguer par là !
    C'est bien ma prison est presque entièrement démolie.
    Je te sens de plus en plus content de toi, tu m'amuses.
    Et voilà, crac, le dernier morceau part, je suis enfin sorti de ma gangue, révélé au monde grâce à tes mains et à ton oreille invisible, celle qui a entendu ma voix, celle qui a sû transmettre mes instructions à tes doigts et à tes outils.
    Comment, que marmonnes-tu ?
    "Quel nom vais-je donner à ma statue ?"
    Celui que tu veux mon ami, mon libérateur, si je t'ai aidé à me mettre au monde, ce choix là ne dépend que de toi. Comme tout créateur tu m'as amené à l'air libre, mais tu sais cela faisait déjà longtemps, très longtemps que je vivais au coeur de ce bloc de marbre, j'attendais simplement celui qui saurais entendre mon murmure, celui qui saurais me donner vie. Je t'en remercie comme tous mes frères et soeurs ont remercié tes pareils au fil des siècles.


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  • Facile là non ? Difficile de trouver autre chose.


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  • Jour fatal - Dean Koontz

    Résumé Decitre : Par une sombre nuit d'orage, au moment de quitter le monde où vient de naître son petit-fils, Joseph Tock prédit à celui-ci cinq jours fatals, qui surviendront entre sa vingtième et sa trentième année.
    Quelles épreuves Jimmy va-t-il devoir affronter au cours de ces journées funestes ? Sa course folle pour la vie l'obligera à puiser au plus profond de son intuition et de son intelligence, car ce qu'il apprendra sur lui-même et ce qu'il devra accomplir demeure aussi mystérieux qu'incroyable.

    Mon avis : Ce que j'aime tout particulièrement dans les Koontz, c'est qu'à la différence de King, si ses héros subissent tout un lot d'avanies ils restent foncièrement optimistes et savent surmonter les épreuves avec panache et humour, de plus également à la différence de King les fins sont généralement happy. Bref ce roman ne fait pas exception à la règle et j'ai beaucoup aimé cet amusant Jimmy qui "est grand pour sa taille", Lorry son épouse à toutes épreuves, sa famille de doux dingues et ses démêlés avec une famille de clowns ravagés de la calebasse (je vous rassure on est très loin de "Ca",encore que !). Le rebondissement final ne manque pas de piquant. Bref, j'ai aimé, mais je crois qu'à part un qui ne m'avait pas spécialement emballée, j'ai toujours dévoré sa production.


     


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  • Est

    Un chanteur que j'aime beaucoup, Angelo Branduardi et sa Foire de l'Est (vous aviez trouvé pour l'Est ?)



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  • Une autre rediffusion de 2007, il fallait écrire un texte comprenant les mots train, début de matinée, Armande, Lac d'Annecy, tableau. Voili, voilà.

    Dans le train, en ce début de matinée, Armande somnole.

    Bientôt elle arrivera à Annecy où elle doit passer un entretien d'embauche dans une agence de voyages. Si tout se passe bien elle espère pouvoir commencer une nouvelle vie, peut-être trouver un nouvel amour.


    Le train arrive en gare.

    Elle a encore beaucoup de temps devant elle avant son rendez-vous, aussi décide-t-elle de faire un peu de tourisme, après tout çela peut même lui servir pour son futur entretien, s'intéresser à sa future ville ne peut-être qu'un bon point, non ?


    La voilà donc qui déambule de par la vieille ville, admirant église, arcades, échoppes.

    Tout à coup, elle s'arrête devant la devanture d'une galerie d'art qui présente un artiste "spécialisé" dans des peintures du Lac d'Annecy. D'une oreille distraite elle entend l'église toute proche sonner les 10 heures.


    Elle jette un coup d'oeil sur l'enseigne et sans savoir pourquoi, Armande est attirée.

    Elle franchit la porte de la galerie et se trouve immergée dans un monde de tableaux étranges.

    Tous montrent le Lac à diverses époques de l'année, sous divers angles.

    Ils sont beaux, presque photographiques, mais ils sont également, comment dire, dérangeants, voilà c'est ça dérangeants. Pourquoi cette impression étrange se demande-t-elle ?


    Personne dans la galerie, pas un client, pas même le galeriste, bizarre mais après tout celà lui permettra de mieux admirer les oeuvres sans être dérangée.

    Elle s'approche du premier, voilà c'est ça alors que de loin tous ces tableaux semblent vides de toute présence, concentrés uniquement sur le paysage, de près, de très près, on s'aperçoit qu'il y a des personnages, mais bien peu. Ici, un couple de personnes âgées, l'homme un parapluie fermé à la main, la femme qui le regarde avec un air interrogateur, plus loin une fillette blonde accroupie près du rivage, son pouce dans la bouche et un minois terrifié, ailleurs encore un jeune homme tenant à la main un skate board (que peut-il bien faire ici avec un skate s'interroge Armande), il a l'air de regarder autour de lui d'un air hébété.

    Oui, l'impression de malaise vient bien de ces personnages comme égarés, perdus dans ce paysage si familier.

    Armande s'approche du dernier tableau de la série.

    Derrière elle, un rideau qui sépare la galerie, d'une arrière-salle bouge légèrement mais elle ne s'aperçoit de rien.

    Elle s'approche encore, fouille du regard ce tableau. Tiens, c'est drôle le temps et l'heure de la journée représentés ressemblent à s'y méprendre à ceux qui règnent dehors.


    Elle s'approche encore plus, rien, pas un seul personnage dans cette représentation-ci.

    Armande a beau scruter le paysage, elle ne voit personne.

    A son corps défendant, elle s'avance encore, presque à toucher la toile.

    Et là, ça la prend, une impression de vertige, de tunnel qui s'ouvre devant elle, un bref balancement et il lui semble qu'elle tombe en avant. Puis, plus rien pendant quelques instants, Armande a perdu connaissance.


    Un vent léger sur son visage, un bruit discret de clapotis, la tire de son inconscience.

    Que fait-elle là ? Elle ne se souvient plus d'être partie de la galerie. Pourquoi ce malaise, qui l'a amenée ici ? Mon Dieu, quelle heure est-il ? Vite un coup d'oeil sur sa montre ! Ouf, il n'est que 10 h 10 ! 10 h 10 ? Mais c'est le temps qu'elle a passé dans la galerie avant de s'évanouir, comment peut-elle être arrivée au bord du Lac ?


    Elle lève les yeux et affolée elle voit devant elle deux yeux verts comme des émeraudes, des yeux sans pupille qui la fixent, deux yeux au milieu d'un visage gigantesque, deux yeux et une bouche souriante, mais un sourire froid et visqueux, une bouche qui murmure "Bienvenue dans ta nouvelle vie Armande".

    Alors Armande se prend le visage entre les mains, sa bouche s'ouvre dans un cri muet comme celui du tableau d'Edvard Munch. Lui reviennent à l'esprit le nom de l'exposition et celui de l'artiste qu'elle croyait ne pas avoir retenus "Renaissances" artiste invité "Dorian Gray"

    Cézanne Paul - Lac d'Annecy

    Lac d'annecy par Paul Cezanne 


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