• L'Arbre à mots nous pose une question angoissante, qu'est-ce qu'un hydropotame.

    Faisons un petit détour par Bigorbourg.

    D'abord quelques pré-requis :

    Bigorbourg est traversé par la charmante rivière l'Olive.

    Bigorbourg accueille régulièrement le manège de Basile.

    Bigorbourg compte parmi ses citoyens le petit Aubain.

    Bien ceci étant exposé (pour ceux qui veulent en savoir plus un petit clic sur les noms ci-dessus, mais pas besoin d'y aller obligatoirement pour comprendre ce qu'est un hydropotame)

    Donc tous les ans le manège de Basile s'installe à Bigorbourg pour la plus grande joie des petits et des grands. Cette année là le jeune Aubain jeta son dévolu sur un bon gros hippopotame joufflu, d'une belle couleur bleue pourvu d'un sourire à 4,95 (expression que les moins de 20 ans ne connaissaient peut-être pas, bref un grand sourire) dévoilant de belles (et grosses) quenottes blanches.

    Notre jeune ami était tombé en amitié avec cet amusant animal et voyait venir le moment du départ des Basile (le propriétaire et le manège partagent le même prénom) avec beaucoup de peine.

    Après ce qui devait être le dernier tour de manège, il embrassa son ami et les larmes aux yeux, parti épancher son chagrin auprès d'Olive (Olive est le nom de la rivière, mais aussi celui de l'ondine qui l'habite, et oui vous êtes à Bigorbourg où tout peut arriver).

    L'ondine lui fit un gros câlin et lui promit une surprise pour le lendemain.

    Requinqué, le petit Aubin regagna le domicile familial.

    Le lendemain il se rua sur les berges de l'Olive et là que découvrit-il ?

    Mais oui, mais oui, son ami l'hippopotame qui lui adressa un large sourire, le salua et l'invita à monter sur son dos.

    Ni une, ni deux, Aubain s'installa et Potame comme il décida de l'appeler se mit à fendre les eaux de l'Olive comme un hors-bord, déclenchant le rire heureux d'Aubain et les hourras des habitants sur leur passage (à Bigorbourg personne ne s'étonne plus de rien).

    Lorsqu'ils revinrent sur la rive, tout le monde voulu faire un petit tour avec celui qui était devenu l'Hydropotame du village ! Ne vous en faîtes pas pour Basile, Olive s'est arrangée pour lui confier un de ses poissons qui avait envie de voir du pays et qui avait pris plaisir à se transformer en nacelle de manège.

     



     


    30 commentaires
  • Pour Jill Bill et sa cour de récré, Bigorbourg se réveille et a le plaisir de vous présenter Romaric.

    Romaric est tout heureux. Ce matin encore il a été se rouler dans le carré d'herbes aromatiques de la petite maison de Bertille et Fulbert. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il a été suivi ! Une ombre le traque depuis un moment.

    Ah vous vous posez une question qui est Romaric ? Pourquoi s'amuse-t-il à se rouler dans les herbes ?

    Eh bien Romaric est un charmant lapin blanc aux yeux bleus, oui comme les tigres mais en moins féroce à moins que vous ne soyez une carotte. Bref, Romaric adore se rouler dans les aromates, notamment le romarin, c'est d'ailleurs de là qu'il tire son prénom. Il aime que son pelage lustré soit délicieusement odorant.

    Bref, alors qu'il folâtre et grignote de-ci de-là en toute innocence, voilà l'ombre qui s'approche de lui à pas feutrés. Au dernier moment, son instinct lui dit de fuir ! Las, il est trop tard, une grosse patte noire et velue s'abat sur lui !

    Notre malheureux petit lapin s'aperçoit avec horreur qu'il est dominé par une énorme gueule pleine de crocs pointus et observé par deux yeux rien moins qu'aimables !

    Il se tortille pour essayer de s'échapper, mais peine perdue et il croit sa dernière heure arrivée, quand le gros animal prend la parole.

    "Ca y est je te tiens petit voleur, tu ne saccageras plus le jardin de Bertille. J'espère qu'elle fera de toi un bon pâté !"

    Et derechef, l'animal attrape notre lapinet terrorisé par la peau du coup et le ramène sur les lieux de ses forfaits.

    Arrivé devant la maison de la forêt, Pacôme le loup (parce qu'il s'agit bien de lui) émet un grognement féroce qui fait sortir Bertille, Fulbert et leur bébé (celui-ci n'a pas encore de prénom mais ça va finir par venir).

    "Ah" s'exclame Bertille "voilà donc l'Attila du potager ?"

    Elle se penche et ôte de la gueule de Pacôme le lapin tout tremblant.

    "Qu'est ce que je vais faire de toi, pirate ?"

    Elle se met brusquement à renifler et approche Romaric de son nez.

    "Mais tu sens délicieusement bon dis-moi ? Tu apprécies les herbes aromatiques autant que nous. Tu vas faire un pâté terriblement goûteux"

    A ces mots, les oreilles du pauvre Romaric s'effondrent pour cacher ses yeux et son petit corps devient tout mou, il est à deux doigts de s'évanouir.

    Je dois préciser qu'à Bigorbourg, les animaux comprennent si ce n'est tous les mots que prononcent les deux pattes, tout au moins le sens qu'ils ont. Et là manifestement les mots ne sont pas favorables à Romaric.

    Mais tout à coup une petite voix flutée s'élève.

    "Apin, zoli Apin"

    C'est le petit de Bertille qui tend les bras vers cette étonnante peluche.

    Romaric relève une oreille et son œil bleu considère le petit enfant. Il entend également un petit rire et relevant son nez frétillant il s'aperçoit que Bertille le regarde en riant.

    "Allons petit drôle, je n'ai pas l'intention de te transformer en civet, mais j'aimerais vraiment que tu arrêtes de dévaster mes aromates ! Veux-tu rester avec nous ?"

    Romaric lance un coup d'œil inquiet vers Pacôme et s'aperçoit que celui-ci lui adresse ce qui ressemble beaucoup à un sourire, tout en crocs certes, mais un sourire quand même.

    Le lapin se redresse, bon d'accord c'était une très mauvaise blague, mais après tout il reconnaît l'avoir bien méritée.

    Bertille tend le lapin à son enfant qui le prend avec douceur et se met à le caresser.

    Romaric ne connaissait pas cette sensation mais il la trouve éminemment agréable !

    Tandis que Fulbert offre un morceau de jambon à Pacôme pour le remercier de sa prise, l'enfant emmène le lapin sur la couverture étalée dans l'herbe qui lui sert de terrain de jeu. Après une longue partie de galipettes sous l'œil attentif et attendri de Pacôme redevenu baby-sitter, les deux nouveaux amis s'endorment, Romaric niché contre le petit. Juste avant de s'endormir, il se dit qu'il est le plus heureux des lapins et que promis il se contentera d'un seul brin de romarin par jour !


    20 commentaires
  • Bertille avait déjà fait un petit tour du côté de chez Bigornette. Je vous la remets donc pour la Cour de Récré de JB et pour avoir l'histoire en entier, voyez aussi chez Fulbert

    Voulez-vous que je vous dise, les pères de Bigorbourg ne sont pas raisonnables ! Après notre chère Pélagie qui s'est retrouvée avec ce prénom parce que son père, trop émotif, était retombé en enfance à sa naissance (sa naissance à elle Pélagie, vous suivez là ?), aujourd'hui, je vais vous conter la triste histoire de Bertille.

    Le père de Bertille, tout heureux d'avoir enfin une fille après quatre garçons, se rendit à la Mairie en chantant à tue-tête "Bertille a de belles gambilles, Bertille a de belles gambilles". Eh oui, le pauvre n'avait plus toute sa tête non plus !

    Malheureusement pour Bertille, il croisa sans même s'en rendre compte une petite fée de mauvaise humeur, elle aussi prénommée Bertille. Bref, elle prit la mouche, vola ailes vrombissantes jusqu'au berceau de son homonyme et lui jeta un sort "Tu auras de belles gambilles, mais de tous petits petons, ça apprendra à ton père à dire des bêtises !".

    Oui, je sais, c'est totalement injuste, mais la vie des héroïnes de contes est rarement rose.

    Bref, Bertille grandit. C'était une jolie fillette, éveillée, intelligente, charmante avec, en effet, de belles gambilles potelées.

    Mais, au fil du temps, ses parents finirent par s'inquiéter, les pieds de Bertille ne grandissaient pas au même rythme qu'elle.

    Si elle pût faire ses premiers pas sans trop de difficultés, les choses se gâtèrent rapidement. Comme les malheureuses chinoises aux pieds mutilés, Bertille avait beaucoup de mal à se déplacer et ne parlons même pas des jours de grand vent qui la faisaient tanguer comme un coquille de noix dans la tempête.

    Quand elle arriva à l'âge adulte; elle était devenue une belle jeune femme de près d'un mètre soixante dix, mais avec la pointure d'une enfant de deux ans.

    Inutile de dire que cet état de fait lui pourrissait la vie.

    Bien sûr, Monsieur Crépin fit ce qu'il put pour l'aider, mais il était lutin, pas magicien de haut rang.

    La pauvre Bertille était obligée de se déplacer avec des béquilles (oui ça rime, mais je ne l'ai pas fait exprès). D'un naturel plutôt optimiste, il en faut des gens comme ça, elle accepta son état et bien que regrettant de ne pas pouvoir danser et courir comme ses amis, elle compensa en les faisant danser et en devenant une prof de musique émérite, aucun instrument n'avait de secret pour elle.

    La vie passait donc ainsi, cahin-caha si je puis dire, jusqu'au jour où elle alla avec ses amies au bal de Bigorbourg, ah, vous me voyez venir avec mes gros sabots peut-être ?

    Bref, elle s'installa au piano et fit s'envoler les pieds des danseurs. Puis elle laissa la place à d'autres musiciens et vint s'installer près du buffet pour reprendre des forces.

    Au même moment, entraient dans la salle (oui vous avez deviné) Fulbert et ses grands pieds. Sauvage comme il l'était, ils ne s'étaient jamais rencontrés.

    Quand ils se virent ça fit Zip, Flash, Pop.

    Et sans plus de façon, Fulbert le grand timide, enlaça Bertille, plaça ses délicats petits pieds sur ses grandes pompes (allons vous avez sûrement dû danser comme ça avec votre père et faire de même avec vos enfants) et l'entraîna dans la danse, lui qui ne savait pas danser.

    Bien sûr un miracle survint (obligé sinon ce n'était pas la peine d'écrire cette histoire). Il faut croire que la fée Bertille s'était enfin calmée, car tout à coup les pieds de Bertille et ceux de Fulbert reprirent des proportions normales (les chaussures suivirent, forcément puisque c'était des créations de Monsieur Crépin) et ils se mirent à tournoyer en riant à gorge déployée.

    Toute l'assistance se figea et admira l'attendrissant jeune couple, sans bien sûr s'étonner de ce qui venait de se passer, à Bigorbourg personne ne s'étonne plus de rien depuis bien longtemps.

    Et un beau jour de printemps, Bertille et Fulbert se marièrent devant l'Abbé Paterne, la réception étant orchestrée par notre amie Pélagie bien sûr.

    Furent-ils heureux, eurent-ils beaucoup d'enfants ? Ce sera peut-être une autre histoire !


    14 commentaires
  •  

    Petit mot à illustrer pour l'Arbre à mots. Et comme je sens que je vais m’amuser à mélanger ces mots bizarres et mon petit monde de Bigorbourg, voilà ma définition pour Bigornelle. (A propos Francine, je serais drôlement intéressée par des illustrations de nos dessinateurs).

    Bigornelle : Mot commun féminin, strictement régional, voire même carrément local. En effet, la Bigornelle est la coiffe inventée par l’épouse de Blaise, le fondateur du village de Bigorbourg. L’esprit protecteur de Bigorbourg se présentant sous forme d’un bigorneau, Madame Blaise dentellière émérite de son état créa une charmante coiffe pour les grandes occasions. Celle-ci se compose de deux bigorneaux enroulés au niveau des oreilles (oui un peu le style Princesse Leïla) et d’un autre posé crânement sur le dessus de la tête. Elle est blanche et brodée de fils argentés ou dorés selon le goût de chacune. Cette coiffe s’attache sous le menton grâce à un ruban de couleur là aussi laissé au choix de la propriétaire ce qui, d’ailleurs, les jours de fête met beaucoup de nuances et de gaité dans le bourg. Toutefois, afin que les messieurs ne se sentent pas mis à l’écart, Madame Blaise a mis au point un béret en forme de bigorneau pour eux. Celui-ci se porte incliné sur l’oreille, un trait de couleur s’enroulant le long de la spirale du bigorneau. De nos jours encore, des ateliers sont pris en charge par les anciennes et les anciens qui mettent un point d’honneur à apprendre aux jeunes filles et aux jeunes gens l’art et la manière de créer leur Bigornelle, seule petite dérogation à la modernité, la dentelle n’est plus obligatoire, le crochet ou les aiguilles à tricoter peuvent être utilisés. Le port de la Bigornelle est le signe du passage de l’enfance à l’adolescence, tout un programme.

    Pour en savoir plus sur Blaise, c’est ici.


    32 commentaires
  • Pour finir la saison en beauté Bigornette nous propose le prénom Géraud. Je voulais en profiter pour la remercier de cet amusant défi qui m'a permis de créer un petit village dans lequel je me sens bien. 


    Il y a à Bigorbourg, une charmante petite chaumière joliment entretenue et entourée d'un ravissant jardin. Dans ce logis habite Géraud.

    Ah Géraud, un tendre, un grand enfant, pour tout dire, un ravi comme il y en a dans certains villages, un simple d'esprit mais un cœur grand comme ça.

    Sa toute petite maison, il la tient de ses parents partis rejoindre un monde meilleur et qui ont fait ce qu'ils ont pu pour mettre au maximum leur fragile enfant à l'abri du besoin.

    Il faut dire que Géraud vit de peu, non seulement il s'en contente, mais il est très heureux ainsi.

    Comme c'est un charmant compagnon, dur à la tâche, les bigorbourgeois n'hésitent pas à faire appel à lui pour tondre une pelouse, aider à repeindre une maison, ranger du bois.

    En échange de ces services, ils lui donnent qui un peu de menue monnaie, qui quelques vêtements, qui un délicieux petit plat.

    Bref, avec les légumes et les fruits que son jardin lui dispense généreusement (peut-être bien aidé un peu par Silvère d'ailleurs), Géraud vit sa vie tranquillement dans la paix et la joie.

    Il est l'ami des animaux et des enfants. Ceux-ci adorent jouer avec lui, c'est super un grand qui n'hésite pas à jouer à "on dirait que je serais" ou à pousser sans jamais se lasser les balançoires sur lesquelles ils s'installent. En plus, il connaît plein d'histoires amusantes qui les ravissent. Bref, un grand frère tendrement aimé.

    Mais Géraud a un secret, un secret qu'il garde jalousement.

    Lorsqu'il a finit d'aider ici et là, lorsque le temps lui paraît idéal, Géraud se rend dans la forêt de Bigorbourg. Là, il se rend dans une petite clairière baignée de lumière et s'allonge bien au milieu, les yeux fixés sur le ciel et il attend.

    Il attend que de beaux nuages joufflus passent au-dessus de lui.

    Dès qu'il en a repéré un qui convient, il se concentre, arrête le nuage en plein vol et son esprit se met au travail. Par petite touche, il élague ici, modèle par-là, lisse, creuse, puis doucement il réintègre son corps et admire son oeuvre.

    Là-haut le nuage tout simple est devenu chat, chien, cœur, dragon, sourire, car voyez-vous Géraud est un sculpteur de nuages.

    Vous pensiez que les formes que vous voyez (si vous êtes de ceux qui n'hésitent pas à lever le nez pour admirer le ciel) dans les nuages sont le fruit du hasard ? Mais pas du tout, ce sont des êtres simples comme Géraud qui les modèlent pour apporter un peu de rêves aux pauvres humains terre à terre que nous sommes.

    Lorsque Géraud est content de son travail, il libère le nuage et en choisit un autre.

    Pensez à regarder plus souvent le ciel et ses nuages, si par bonheur vous en apercevez de nombreux qui P3270044.jpgflottent comme des gros ballons aux formes étranges, dites-vous que Bigorbourg ne doit pas être bien loin, alors vous n'avez plus qu'à chercher un peu pour le découvrir et le visiter. Pour tout dire Bigorbourg est un village vagabond, vous pouvez le trouver n'importe où.

    Et lorsque sa journée de travail de sculpture est terminée, Géraud repart chez lui et s'il trouve un morceau de bois mort qui lui convient, il le ramène et tranquillement à la veillée, il aide la forme qui se trouve dans son cœur à émerger pour entamer une nouvelle vie.


    30 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique