• Voilà la suite de l'histoire d'Anicet.

    Sidérée Léonce suspend son mouvement mais heureusement reste fermement agrippée à la bouteille. Elle la soulève à hauteur de son visage et là, bouche bée, elle aperçoit un tout petit être complètement trempé qui se démène comme un diable dans un bénitier.

    « Ferme la bouche, t’as l’air idiote comme ça » fulmine son étrange petit invité.

    Bon quand on a rencontré le Père Noël plus grand-chose ne peut vous étonner, c’est le cas de Léonce qui reprend vite contenance.

    « Eh ho, je ne te permets pas de m’insulter. Qui es-tu et comment as-tu réussi à entrer là-dedans ? »

    « Aide moi plutôt à sortir et donne moi de quoi me sécher ! » ronchonne le petit bonhomme.

    Tout doucement Léonce incline le flacon et porté par l’eau qui s’écoule le drôle de petit être atterri dans le lavabo.

    Léonce le cueille au creux de sa main, lui donne un mouchoir pour s’éponger et l’examine sous toutes les coutures.

    « Arrête, j’ai horreur qu’on me zieute comme ça » pas de doute, il est très mal luné !

    « Bon alors t’es quoi et comment tu t’appelles ? » insiste Léonce

    « Je suis un génie et je m’appelle Anicet » maugrée le minuscule petit homme en s’asseyant dans la paume de Léonce.

    Celle-ci éclate de rire. « Toi un génie, avec un pareil prénom ? Pas possible »

    « Eh t’es mal placée pour te moquer de mon prénom je te signale » se rebiffe Anicet.

    « Mouais, c’est vrai désolée. Bon comme je t’ai délivré j’ai droit à 3 vœux ? »

    Anicet éclate de rire. « Ca ne risque pas ma pauvre, je suis un débutant. Ce fichu Balthazar m’a surpris à essayer de lui piquer cette maudite bouteille et il m’a enfermé dedans. Ca ne fait pas très longtemps que je suis coincé ici alors je n’ai pas encore eu le temps d’apprendre les tours des génies, je ne suis qu’un farfadet moi ! »

    « Un farfadet voleur semble-t-il et puni en plus. Bon je fais quoi de toi moi maintenant si tu n’es pas capable de faire ton boulot de génie, je te remets dans la bouteille et je te balance à la rivière, histoire que tu ais le temps de te perfectionner ? »

    « Non, sois sympa, je suis sûr que je peux arriver à exaucer des trucs simples si je me concentre bien, je ne sais pas t’as pas envie d’un paquet de bonbons ? »

    « Simple comme tu dis, carrément basique oui ! » rigole Léonce. « Allez je ne suis pas mauvaise fille, je te laisse filer, éventuellement viens me voir de temps en temps histoire de me raconter quelques belles légendes, j’adore les contes de fées ».

    « Je ne peux pas partir, je suis puni et condamné à rester coincé dans cette bouteille encore au moins 100 ans »

    « Aïe, t’es mal barré là et je ne vois pas bien ce que je vais faire de toi aussi longtemps. » Léonce s’interrompt brutalement et se plonge dans une profonde réflexion. « Remarque j’ai peut-être une idée. Bon on verra ça demain. Je sèche ta bouteille et tu peux retourner t’y installer »

    Anicet regarde Léonce d’un œil méfiant, mais comme il n’est pas en mesure de faire le fier, il lui obéit.

    Le lendemain, Léonce fourre Anicet et sa bouteille dans la poche et file dans le bois. Une fois arrivée là elle se met à appeler « Père Noël, j’ai besoin de vous ! ». Anicet qui est sorti de son flacon la regarde d’un air curieux « Le Père Noël au printemps ? Ca va pas la tête et pourquoi tu veux le voir d’abord ? ».

    « J’ai eu une idée c’est tout, maintenant tais-toi et patiente ! »

    Tout à coup une voix bien connue de Léonce lance du haut d’un arbre.

    « Yo oh oh, on a besoin de moi ici, ce n’est pas la période pourtant »

    Léonce et Anicet lèvent le nez et voit un nuage descendre doucement vers la terre, un Père Noël habillé d’une salopette de jardinier, chaussé de sabots et portant sur la tête un curieux galurin, atterri près d’eux.

    « Que veux-tu ma petite Léonce ? »

    « Bonjour Père Noël, voilà je vous présente Anicet, c’est un farfadet obligé de jouer les génies pendant 100 ans, mais moi je ne peux pas le garder aussi longtemps, alors je me demandais si vous pouviez faire quelque chose »

    « Ah c’est toi le chenapan qui enquiquine mon cousin Balthazar ? Tu sais qu’il te traite de sale petite souris ? Pas sympa de ta part de flanquer la pagaille chez lui, bon d’accord c’est un bazar, mais quand même ! »

    Anicet, mal à l’aise se tortille dans la main de Léonce. Mince, il est coincé là !

    Le Père Noël éclate d’un grand rire, cligne de l’œil vers Léonce, attrape la bouteille, prend Anicet par la peau du cou et le laisse glisser dans une de ses poches.

    « Ne t’en fais pas Léonce, je prends ce fripon en main, Mère Noëlle a besoin d’un assistant pour fabriquer les sablés de fête. Voilà un jeune homme qui lui sera très utile. S’il est sage le jour de Noël je le déposerai chez toi pour que vous puissiez tailler une petite bavette. Près à t’assagir Anicet ? »

    « Ouais, ouais, de toutes façons c’est mieux que de rester enfermé dans ce truc, vous m’apprendrez des tours dites ? »

    « Je vois que tu ne perds par le Nord toi, tant mieux je t’y emmène »

    Et zou avec un dernier au revoir à Léonce, le nuage décolle et disparaît, laissant derrière lui l’écho de la http://4.bp.blogspot.com/_7iLSW4gKmzQ/SiRPPFclzmI/AAAAAAAAAB8/x85yGUKcG28/s320/farfadet.jpgvoix profonde du Père Noël et de celle aiguë d’Anicet qui manifestement est décidé à l’abrutir de questions.

    Léonce, avec un large sourire, repart chez elle. Il était charmant ce petit Anicet, mais quel pipelet ! Une chose est sûre elle va demander à sa mère d’éviter « le Bazar de Balthazar » lors de leurs prochaines sorties, on ne sait jamais sur quoi elles risqueraient de tomber !


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  • Aujourd'hui pour Bigornette nous allons nous occuper du prénom Anicet, mais à nouveau je suis tombée sur un bavard, donc ce sera deux épisodes !

    La maman de Léonce est très contente. Il semblerait que son ado rebelle ne lui en veuille plus pour le prénom sortant un peu de l’ordinaire qu’elle a osé lui donner. A quoi est dû ce revirement elle n’en sait rien et préfère ne rien savoir d’ailleurs.

    Ce qui est merveilleux c’est que maintenant sa fille veut bien partager avec elle une de ses passions. Chiner chez les brocanteurs ou les vide-greniers.

    Les voilà donc parties toutes les deux en expédition. La maman de Léonce n’ayant pas un sens de l’orientation très développé (quasiment nul pour tout dire) et Léonce n’étant pas capable de lire une carte sans faire les pieds au mur, voilà nos deux aventurières perdues dans la nature.

    Heureusement, Patience devait veiller et a dû donner un bon coup de coude à Saint Christophe pour qu’il aide un peu ses « administrées ».

    Là en pleine campagne se dresse une petite bicoque entourée de tout un bric-à-brac qui arrache des cris de bonheur à la mère de Léonce.

    Elles sortent de voiture et se dirigent vers cette caverne d’Ali Baba.

    Un drôle de petit bonhomme avec une grande barbe blanche, une canne à la main et vêtu de ce qui ressemble fort à un smoking les accueille avec un large sourire et déclame d’une voix de fausset. « Entrez, Mesdames, entrez, chez Balthazar le roi du bazar ! »

    Cette curieuse entrée en matière plaît bien à nos bigorbourgeoises habituées à l’inhabituel.

    Un long moment, elles se perdent avec délices au milieu des 1000 merveilles qui les entourent, incroyable le nombre de choses qu’un si petit magasin peut contenir.

    La mère de Léonce trouve bien sûr l’indispensable vase qui lui manquait, ainsi que cette boite à pain qu’elle va pouvoir décorer et puis là ce coupon de tissu chatoyant, il lui faut pas de doute. Léonce, amusée, regarde sa mère se transformer en fillette au milieu d’un magasin de jouets. C’est d’ailleurs pour le plaisir de ce spectacle qu’elle l’accompagne parce qu’il est fort rare qu’elle fasse une découverte pour elle.

    Mais voilà qu’aujourd’hui elle reste scotchée devant une drôle de bouteille au verre craquelé, au long col et fermée par un ravissant bouchon tout rond. Sa mère trouve l’objet terriblement banal, mais bon, pour une fois que sa fille est intéressée par quelque chose elle se fait un plaisir de l’ajouter à son stock de découvertes.

    « Excellent choix, jeune fille, vous verrez le parfum se conserve merveilleusement dans ce type de flacon » lui lance le vieux monsieur avec un large sourire.

    Revenues elles ne savent trop comment à Bigorbourg, le trajet de retour leur a paru singulièrement court, nos acheteuses rentrent leurs emplettes dans la joie et la bonne humeur.

    Léonce fonce dans sa salle de bain avec sa découverte. Elle va lui faire un brin de nettoyage et ensuite elle y versera l’eau de toilette offerte par ses parents pour son anniversaire.

    Elle commence par passer la bouteille sous l’eau en la frottant avec un peu de son savon à la vanille. Puis http://art-galerie-depot.com/boutique/im/articles/P1050020.jpgelle la débouche, commence à la remplir pour en rincer l’intérieur en la secouant bien. Quand tout à coup un bruit bizarre se répercute dans la salle de bain. Elle entend distinctement quelqu’un qui tousse et qui s’étrangle.

    Elle arrête son mouvement, intriguée. Ce doit être la télé en bas. Elle recommence à agiter sa belle bouteille quand le même son se reproduit accompagné cette fois d’une petite voix plaintive qui glapit.

    « Arrête, arrête ça tout de suite, tu es en train de me noyer ! »


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  • C'est le petit nom charmant du jour, merci Bigornette !

    Igor, le coq du clocher, a des fourmis dans les pattes. Lui qui aime le calme attend avec impatience qu’Anthelme mette les cloches en branle pour pouvoir filer.

    Pourquoi est-il ainsi sur des charbons ardents notre ami Igor ?

    Eh bien parce qu’il est amoureux, eh oui, amoureux.

    Il a repéré lors d’une de ses balades autour de Bigorbourg, une charmante petite ferme et dans cette petite ferme, une adorable poulette rousse.

    Or, Igor ne résiste pas aux rousses.

    Et cette petite poulette rousse a du caractère, c’est le moins que l’on puisse dire.

    D’ailleurs, elle fait le désespoir de sa fermière. Pulchérie, c’est son prénom (à la poule, pas à la fermière) refuse absolument de prendre le coq de la basse cour pour époux.

    Et la fermière qui voudrait bien que Pulchérie lui fasse des œufs et des poussins est fort marrie de cet état de fait.

    « Mais enfin, Pulchérie, il faudra bien que tu te maries un jour et je suis sûre que tu as envie d’avoir d’adorables poussins » tente de la convaincre sa propriétaire.

    Pulchérie la regarde d’un air peu aimable et caquète que le coq de la basse-cour n’est qu’un paltoquet, qu’un goujat, qu’un fanfaron qui ne sait que jouer de la crête, qu’un coureur de plumes et qu’elle refuse fermement de faire partie de son harem. Non mais, c’est comme ça et c’est tout !

    Igor qui justement ce jour là passe par là entend l’échange et se pose sur le toit de l’étable pour en savoir plus. Et là, paf, son cœur de cuivre ne fait qu’un tour. Ah cette poulette toute dodue, au plumage soyeux et chatoyant, à l’œil vif, qu’elle est belle, mais qu’elle est belle !

    Il en reste tout pétrifié sur son perchoir l’ami Igor. Et il n’a pas le temps d’aborder la belle que les cloches cessent leur tapage et pouf, il se retrouve perché sur son clocher.

    Et voilà, il n’a plus qu’à attendre le prochain office en essayant de mettre au point une tactique de séduction. Lui parler de quoi à cette charmante ? De la pluie et du beau temps c’est d’un stupide ! La complimenter sur son plumage, son bec, non ça va faire ringard ! Que faire, que faire ?

    Il est tellement plongé dans ses réflexions qu’il n’entend même pas les cloches se remettre à sonner et qu’il reste, hébété, planté là-haut.

    Ce qu’il ne sait pas, c’est que Pulchérie l’a déjà repéré ce beau coq voyageur, il faut dire qu’il ne passe pas inaperçu avec sa livrée de cuivre. Elle est bien sûre que c’est son type « d’homme », ne reste plus qu’à attirer son attention mais manifestement ce grand nigaud a peur de l’aborder. Il va falloir avoir recours aux grands moyens.

    Notre fine mouche attend la messe du dimanche et le branle-bas des cloches. Elle s’approche alors, mine de rien, de l’affreux snobinard qui voyant là, enfin, une chance de séduire la poulette descend de son tas de fumier et se met à tourner autour d’elle, jacassant comme un débile, faisant bouffer son jabot, jouant de la queue et de la crête, bref se rendant parfaitement ridicule et odieux.

    Pulchérie joue bien sûr les offusquées et se met à glousser d’indignation. Igor qui, entre-temps, a un peu repris ses esprits est là caché derrière un appentis à admirer sa dulcinée. Et là que voit-il ? Sa douce amie se faire importuner par un fat, un vilain, un, un… il en perd ses mots Igor et sans plus réfléchir, il se jette au secours de la belle enfant si grossièrement importunée et vole littéralement dans les plumes de son rival.

    Celui-ci préfère ne pas insister et bat en retraite, laissant une Pulchérie, au bord de l’évanouissement (enfin soit disant) se laisser aller contre le poitrail solide de son chevalier en armure.

    Igor en défaille presque de bonheur et les deux amoureux restent là tendrement blottis l’un contre l’autre, cœur de chair battant contre cœur d’or, jusqu’à ce que les cloches cessent leur chant et les séparent jusqu’à la prochaine fois.

    Bref, l’opération de séduction de Pulchérie, vous vous en doutez bien a porté ces fruits. Enfin pour dire vrai au moins un fruit !

    Ce matin la petite fermière vient de découvrir dans le nid de Pulchérie un superbe œuf tout cuivré et http://www.au-jardin.fr/public/poulette.JPGmiroitant. Comme elle n’est pas cupide comme certains fermiers décriés par un Monsieur de La Fontaine, elle laisse l’œuf à sa poulette et attend avec impatience de voir quel étrange poussin va sortir d’un pareil écrin, et nous aussi par la même occasion ! Quant à Igor, c’est bien simple, il rayonne tellement que ceux qui jettent un coup d’œil au clocher en sont éblouis !


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  • Et voilà la suite de l'histoire d'Adelphe

    « T’as pas froid tout nu comme ça, et ton poisson il devrait pas être dans de l’eau, plutôt que de vouloir en cracher ? »

    « C’est quoi froid ? Et tout nu ? Et pourquoi il devrait être dans l’eau mon copain, il est bien dans mes bras ! »

    Le petit Aubain est bien perplexe. Ce petit garçon est quand même drôlement bizarre, il a d’ailleurs un teint blanc et vert franchement étrange. Il s’approche pour s’asseoir auprès de lui et en le touchant il constate que non seulement il est tout froid mais en plus il est tout dur. Il commence à regretter d’être là !

    « Euh, tes parents ils sont où et ça fait longtemps que tu es là ? » interroge-t-il quand même.

    « C’est quoi des parents ? Et c’est quoi longtemps ? »

    Pendant que les deux enfants essayent de se comprendre, les chats se sont approchés du poisson et s’amusent à lui donner des coups de pattes, celui-ci pas décidé à se laisser embêter se fait un plaisir de répliquer par des coups de nageoires et de queue, il finit par sauter des bras de son petit « maître » et se met à jouer avec les félins qui en profitent pour perdre quelques calories.

    Les petites les regardent faire en riant, bon au moins le petit compagnon d’Aubain ne pleure plus c’est déjà ça.

    « Bon alors, tu viens d’où ? » s’entête Aubain.

    « Je sais pas, un jour un monsieur m’a fait sortir d’une grosse pierre, et puis il m’a dit que je m’appelais Adelphe, et puis il m’a installé avec mon poisson ici. J’ai vu plein de soleils et de lunes aller et venir, il y avait du monde autour de moi, et puis j’avais les pieds dans l’eau et mon poisson s’amusait à cracher de l’eau. Et puis un jour, il y a eu des grands boums partout, des trucs dans l’air qui faisaient plein de bruit, les gens n’osaient plus sortir le soir et les arbres ont fini par me cacher, et maintenant ça fait encore beaucoup de soleils et de lunes que je ne voit plus personne et je suis triste ».

    Et tout à coup le petit Aubain comprend. Ce drôle de petit bonhomme est une statue, comme celles qu’il a vues dans un musée où ses parents l’avaient emmené.

    « T’en fais pas, je vais t’aider ! ».

    Et sur sa lancée, toujours accompagné de Belle Aggie et de Paterne mis de bonne humeur par leurs jeux avec ce drôle de poisson, il se rend vers l’Olive et tout doucement il appelle son amie l’ondine. Celle-ci apparaît et il lui explique le problème du drôle de garçon. Et Olive brusquement se souvient de cette belle fontaine qu’elle se faisait un plaisir de fournir en eau, elle l’avait complètement oubliée quand les hommes s’étaient fait la guerre. Dans un doux murmure elle promet à Aubain d’arranger les choses. Un tendre baiser et le garçonnet se retrouve niché au creux de son lit.

    Le lendemain, il est réveillé par des exclamations.

    « Mais d’où vient ce bruit d’eau ? »

    « Là, ça vient du taillis au fond du jardin »

    « Venez allons voir ce qui se passe »

    Aubain se précipite à la fenêtre et il voit quelques bigorbourgeois qui se frayent un passage dans les buissons et il entend des exclamations ravies.

    « Elle est magnifique cette fontaine »

    « Et cet enfant, quelle belle sculpture »

    « Mais oui je me souviens maintenant, ma grand-mère en parlait »

    Bref, au bout de quelques jours l’espace autour du petit Adelphe est dégagé, la fontaine et l’enfant http://www.idee-decoration-vitrine-magasin.com/images/berdeco-fontaine-jardin-bs3177gry.jpgnettoyés et l’eau jaillit de la bouche du poisson, sonne comme du cristal en tombant dans la vasque avant de retourner chez Olive, eh oui on pratique le développement durable à Bigorbourg, pas de gaspillage.

    Ce matin, en passant près d’Adelphe, Aubain l’a vu lui sourire et lui murmurer un merci amical. Et de temps en temps, lorsque ses copains les chats l’appellent, il sort en catimini et ils s’en vont jouer un peu avec leurs nouveaux amis, parfois Olive vient s’installer avec eux pour leur raconter une de ces belles histoires dont ils sont friands.


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  • Pour Bigornette voilà aujourd'hui Adelphe, mais comme ce petit bonhomme avait beaucoup de choses à exprimer vous aurez l'histoire en deux fois.

    Au centre de Bigorbourg s’ouvre à tous un délicieux petit jardin avec quelques jeux pour les enfants, des bancs pour les parents et des arbres pour l’ombre et le plaisir des yeux.

    Les fenêtres de la chambre d’Aubain, notre petit miraculé, donne sur ce petit havre de joie.

    Mais depuis quelques temps Aubain a du mal à dormir. Tous les soirs il entend quelqu’un pleurer et il est sûr que cela vient du jardin public. Lorsqu’il appelle ses parents et leur demande qui a autant de chagrin, ils ont beau tendre l’oreille, ils ne discernent rien. Mais dès que la porte est refermée les pleurs reprennent.

    Même en s’écrasant le nez sur la fenêtre, Aubain ne voit rien. Où peut bien être cet enfant qui a tant de peine ?

    Alors, un soir, il attend que ses parents soient couchés et sur la pointe de pied, il descend l’escalier et se glisse hors de la maison. Sa chute dans l’Olive n’a en rien entravé son esprit aventureux.

    Dehors, il croise Belle Aggie et Paterne qui font leur petite promenade digestive, la cuisine de Pélagie étant toujours aussi délicieuse mais calorique. Ils se frottent contre les jambes du bambin et décident de l’accompagner.

    Aubain tend l’oreille, les pleurs ont repris. Les chats semblent les percevoir aussi ce qui fait plaisir à Aubain, au moins il ne rêve pas comme le disent ses parents.

    Les oreilles transformées en radar, les chats ouvrent la marche devant Aubain. Ensemble, ils se dirigent vers le jardin public. A cette heure là il est fermé, comment entrer ?

    Ce n’est pas un problème pour nos félins qui se dirigent vers un buisson et se glissent dessous en miaulant des encouragements à Aubain pour qu’il leur emboîte le pas, enfin pour être plus précise pour qu’il rampe derrière eux.

    Et les voilà tous les trois de l’autre côté, admirant les jeux de la lune dont la lumière s’amuse à rebondir de balançoires en toboggan avant d’illuminer les arbres. Bon ce n’est pas tout, ils ne sont pas là pour ça !

    Les pleurs continuent, ils proviennent du fond du jardin. C’est un endroit un peu inquiétant malgré tout, plein de broussailles et qui paraît impénétrable. Pas de doute les pleurs viennent de là.

    Soutenu par la présence de ses amis chats, Aubain se faufile tant bien que mal (plutôt mal pour son pyjama) entre les branchages qui semblent chercher à le retenir. Après quelques égratignures, le voilà arrivé au cœur d’une minuscule clairière complètement cernée par des arbres qui n’ont pas l’air aimable et pas du tout satisfaits de voir ces intrus.

    Et là, la source des pleurs leur apparaît. Assis sur le bord d’un bassin bien abîmé se tient un petit enfant qui tient dans ses bras un gros poisson qu’il caresse tendrement.

    Aubain s’approche du garçon.

    « Bonsoir, pourquoi tu pleures ? »

    Le petit lève le nez et bouche bée contemple ses visiteurs.http://www.bancspublics.net/images/fond_bancs/fond_saint_omer/saint_omer_jardin_public_1280_small.jpg

    « J’en ai assez d’être tout seul » renifle-t-il « et mon poisson voudrait cracher de l’eau »

    Aubain s’approche un peu plus de l’enfant et son étrange compagnon.

    Voilà suite au prochain numéro, bon vous doutez bien un peu de qui est Adelphe et de ce qu'il est !


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