• Sauf erreur de ma part aujourd'hui pour Bigornette, nous allons parler de Sylvère.

    Sylvère est le fleuriste de Bigorbourg. Un fleuriste un peu particulier forcément.

    En effet, Sylvère ne vend que des fleurs en pot, il a horreur des fleurs coupées, pour lui c'est une torture insupportable de cueillir une fleur aussi bien pour lui que pour elle, il préfère les laisser vivre en liberté.

    Et attention, lorsque vous entrez chez Sylvère, il faut être sûr d'avoir du temps devant vous parce qu'il ne vend pas ses chéries à n'importe qui !

    Bon lorsque vous êtes un vieux client et qu'il est certain que vous traiterez bien sa protégée, votre visite peut être un peu écourtée, encore faut-il que vous lui parliez de l'état de santé de vos pensionnaires.

    Par contre, si vous êtes un nouveau client ou si vous venez acheter une plante pour offrir, là il vaut mieux prendre votre mal en patience parce que Sylvère tient absolument à connaître les conditions d'hébergement de la future adoptée, si elle sera correctement traitée, aimée, nourrie.

    Bref, un minimum de culture horticole vous sera nécessaire et vous ou le futur adoptant devrez montrer patte blanche.

    En gros, il est indispensable d'être bigorbourgeois pour faire affaire avec Sylvère, lorsqu'un "étranger" de passage entre dans ce curieux magasin, bien souvent il en ressort bredouille et complètement à l'ouest !

    A côté de ça, si l'une de vos plantes montre des signes de faiblesse, vous pouvez être sûr de trouver Sylvère devant votre porte le jour même pour ausculter la malade. La première fois, ça surprend un peu, mais lorsqu'on a déjà trouvé Mademoiselle Zita sur le pas de sa porte une nuit d'insomnie, ma foi voir le fleuriste visiter vos plantes n'étonne pas vraiment.

    Le soir, lorsqu'il ferme boutique, la journée de travail de Sylvère n'est pas encore terminée, loin de là.

    Dès que la nuit est tombée, Sylvère prend sa houlette et devient le Berger des Fleurs.

    Il bichonne les nouvelles nées, lorsqu'un terrain est appauvri ou que le propriétaire est négligent, il n'hésite pas à emmener les locataires vers d'autres pâturages plus riants, certains sont bien surpris le matin en découvrant un jardin tout nu, tandis que d'autres, ayant les faveurs de Sylvère, se retrouvent au milieu d'une jungle foisonnante de couleurs et d'odeurs.

    Lorsqu'il croise une fleur coupée ou écrasée par des pieds indifférents qui se meurt doucement, il la câline jusqu'à ce que sa petite âme rejoigne le paradis des fleurs, puis il lui trouve un coin tranquille pour retourner à la terre. Il ravive les couleurs des fatiguées, fait se rencontrer de futurs couples.

    Bref, son deuxième travail le tient occupé encore une bonne partie de la nuit.

    Et un peu avant l'aube, il rejoint sa petite maison pour s'occuper de ses plantes apprivoisées et de celles malmenées qu'il a recueillies (voire même carrément enlevées si le besoin s'en faisait sentir), puis il va se coucher dans son pot rempli de terre nourricière qui va le ressourcer pour la journée qui vient.


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  • Nouveau prénom de Bigornette "Thècle". Et pour s'y retrouver plus facilement dans mon petit bourg, j'ai créé la catégorie "Bigorbourg".

    Que diriez-vous aujourd'hui de vous restaurer un peu le corps et l'esprit ?

    Oui ?

    Je vous invite donc à rejoindre le "Salon de Thècle".

    Thècle est une charmante petite dame arrivée depuis peu à Bigorbourg, elle descend paraît-il de la montagne. Bref, vous connaissez les Bigorbourgeois et leur philosophie "vivre et laisser vivre", ils ne se sont donc pas posé beaucoup de questions lorsque Thècle, accompagnée de son adorable chatte Rune, a déposé ses bagages à Bigorbourg et a ouvert dans ce qui était le salon de la coquette petite maison qu'elle venait d'acheter le "Salon de Thècle".

    C'est un salon de thé un peu spécial pour tout dire, mais cela ne vous étonne pas outre mesure n'est ce pas ?

    Il faut reconnaître que Madame Thècle est aussi une personne qui sort de l'ordinaire.

    Le "Salon de Thècle" est pimpant, meublé de délicats guéridons recouverts de nappes en dentelle assorties aux rideaux, les petits fauteuils installés devant les tables sont délicieusement moelleux, le corps y trouve sa place sans problème. Aux murs quelques tableaux bucoliques de Venceslas permettent de rêver. Ceux qui ne souhaitent ne se contenter que d'un thé, d'un chocolat ou d'un café peuvent s'installer dans un fauteuil crapaud flanqué d'une petite table basse, tout en feuilletant l'un des livres rangés dans les bibliothèques qui bordent l'un des murs. La lumière est douce et met en valeur les convives, même le bruit des conversations semble atténué, d'ailleurs si on tend bien l'oreille on peut discerner une musique d'ambiance merveilleusement relaxante, comme un chœur de petites voix flûtées.

    Et l'odeur, ah l'odeur, elle varie pour chacun, lui remettant à l'esprit l'odeur des pâtisseries de son enfance.

    Dans ce petit royaume de douceur Madame Thècle officie, elle passe de table en table pour prendre les commandes puis se rend dans son domaine réservé, son antre, son coin secret, sa cuisine. Dès la porte franchie, Madame Thècle, sorcière de son état se transforme, son nez et son menton se recourbent et se réunissent au-dessus d'un large sourire, tandis que ses cheveux s'ébouriffent. Bon, donc Madame Thècle est une sorcière, mais une sorcière sympa. Là dans sa cuisine, aidée par de drôles de petits bonhommes du plus beau vert, elle concocte boissons étranges, gâteaux et confitures bizarres, mais délectables qui vous reboostent le moral.

    Mais le "Salon de Thècle" a une autre destination. A la nuit tombée, il devient salon de thé ésotérique, les nappes de dentelle sont retirées et les amateurs peuvent venir faire tourner les guéridons et se brancher sur leurs chers disparus, les livres des bibliothèques se métamorphosent en livres de divination, Madame Thècle de son côté, pendant que ses marmitons servent potions plus ou moins magiques et bizarres, officie tarots en main, elle lit l'avenir et donne des conseils toujours judicieux aux demandeurs. Une fois par semaine, elle revêt sa plus belle robe noire avec dentelles de toiles d'araignée et collier de gouttes de pluie, astique son beau balai joliment prénommé Herbert et l'enfourche avec Rune perchée sur son épaule puis s'envole pour un sabbat autour d'une bonne tasse de thé avec ses copines des environs.




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  • Nouveau prénom de Bigornette, âmes sensibles s'abstenir

    Aujourd'hui, branle-bas de combat dans la cuisine de Pélagie. On est le 14 novembre et le Père Paterne reçoit son ami le moine Sidoine pour sa fête.

    Sidoine était un bon vivant qui aimait bien manger donc Pélagie va mettre les petits plats dans les grands. Ah, vous vous demandez pourquoi je parle de lui au passé ?

    Tout simplement parce que le moine Sidoine a trépassé, raccourci d'une tête pendant la Révolution française. Cela se passait bien sûr hors de Bigorbourg qui a bien heureusement échappé à cette tourmente.

    Pardon ? Comment ces deux là se sont-ils rencontrés et ont-ils fait ami-ami ? Eh bien voilà.

    Le Père Paterne aime bien lorsqu'il a un petit moment de calme aller explorer la campagne environnante perché sur sa bicyclette, soutane au vent. Je sais, c'est dangereux, mais comme il semble que le Père Paterne reste sourd aux conseils de Prudence, celle-ci lui a délégué un ange gardien débutant pour empêcher la soutane de se coincer dans les roues ou le pédalier et ce n'est pas une partie de plaisir pour le pauvre apprenti.

    Bref, ce 14 novembre là, le Père Paterne se retrouva face aux ruines d'un monastère qu'il n'avait encore jamais vu, ce qui ne manqua pas de l'étonner dans la mesure où enfant du pays, il connaissait le coin comme sa poche. L'endroit n'était guère engageant sous la lumière pâle de ce mois de novembre, mais le Père Paterne décida d'explorer plus à fond ce lieu étrange.

    Il commença par déambuler dans ce qui était l'ancien jardin intérieur du cloître, envahi par les mauvaises herbes. Il avait bien du mal à se frayer un passage au milieu de ces herbes folles qui tentaient de le retenir. Son angelot personnel lui, pas fou, avait préféré rester près du vélo, après tout les ordres de Prudence portaient sur un Paterne roulant, pas un Paterne marchant.

    Le Père Paterne cru apercevoir de la lumière dans ce qui était probablement le réfectoire de la communauté. Vaille que vaille, il y dirigeât ses pas.

    Tout à coup, il buta dans quelque chose qui se mit à rouler.

    "Aïe" fit une voix "Faites attention où vous mettez les pieds !"

    "Excusez-moi" répondit Père Paterne avant de se demander qui pouvait bien parler "Mais où êtes-vous ?"

    "En partie devant vous, en partie à 3 mètres sur votre gauche" repartit la voix.

    "???" fit Père Paterne.

    "Je sais, je sais" reprit son interlocuteur "C'est un peu dur à suivre, mais je suis maladroit et j'ai encore fait tomber ma tête. Si vous pouviez me donner un coup de main pour me remettre un peu en ordre, je vous en serais reconnaissant".

    Père Paterne sentit ses cheveux se hérisser, mais la voix ne paraissait pas menaçante, il s'approcha en regardant où il mettait les pieds et son regard tomba sur une tête rondouillarde qui lui souriait amicalement. Un peu tendu, il ramassa le-dit appendice et se dirigeât vers sa gauche où il aperçut le corps sans tête, mais bien rembourré d'un moine enveloppé dans sa bure. Hésitant, il mit la tête souriante entre les mains tendues vers lui. Avec un soupir de contentement les deux parties se réunirent.

    "Merci beaucoup mon Père, je me présente Frère Sidoine, ex-moine de mon état".

    "Pas de quoi mon frère. Mais puis-je vous demander pourquoi vous n'avez point rejoint le royaume de notre Seigneur ? Quelques graves péchés vous retiendraient-ils dans cette vallée de larmes ?" Vous avez entendu comme il parle bien le Père Paterne, l'habitude des sermons !

    "En fait, ma place est réservée là-haut, mais que voulez-vous j'ai beaucoup de mal à quitter cette terre où j'ai été heureux, même si ma fin fut un peu spectaculaire. Et pour tout vous dire je hante ce réfectoire à la recherche d'un des mets délicieux que nous concoctait le frère cuisinier".

    "J'ai à mon service une cuisinière hors pair, si vous pouvez quitter votre monastère, je suis sûr qu'elle pourra vous régaler, enfin si les fantômes peuvent manger bien sûr !"

    "Pas de problème" reprit le rieur Frère Sidoine "En revanche la journée va bientôt se terminer et je ne serai autorisé à revenir sur notre terre que le jour de ma prochaine fête".

    "Qu'à cela ne tienne, je vous invite cordialement au presbytère pour le 14 novembre prochain, ce qui me donnera le temps d'en parler à Pélagie, ma gouvernante".

    Pélagie prit l'annonce de la venue d'un revenant coupé en deux pour un repas gastronomique avec beaucoup de philosophie. Le Père Paterne n'en attendait pas moins de sa part.

    Et c'est pour cela qu'aujourd'hui le Père Paterne et Pélagie accueillent à leur table un moine rubicond et heureux de se délecter encore une fois de bons petits plats. Pour éviter tout incident pouvant jeter un froid, comme une tête tombant dans le potage, Frère Sidoine a pris la précaution de nouer autour de son cou une large écharpe qui maintient sa tête bien en place s'il évite les mouvements brusques. A son arrivée Paterne le chat et Belle Aggie ont été un peu méfiants, les chats n'appréciant guère les revenants, mais quelques caresses bien placées ont eu raison de leurs réticences.

    Et voulez-vous que je vous dise, le repas fut très gai, Frère Sidoine étant un homme plein d'humour et de gentillesse, bref un digne bigorbourgeois d'adoption.




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  • Prudence nous dit le prénom de Bigornette d'aujourd'hui.

    Prudence en a marre.

    Elle a vécu une vie consacrée aux autres, toujours prête à rendre service et voilà que maintenant qu'elle est morte et que donc, logiquement, elle devrait pouvoir jouir d'un repos bien mérité, voilà que Gabriel, le chef des anges, a décidé de la promouvoir ange gardienne (pas de raison de ne pas féminiser la profession) de Bigorbourg. DE TOUT Bigorbourg !!!

    Alors la pauvre Prudence ne sait plus où donner de la tête, bon d'accord elle a retrouvé ses jambes de vingt ans, mais quand même !

    Certes de son vivant, elle rendait service mais elle savait aussi se comporter de manière responsable, elle n'avait jamais réalisé à quel point ses concitoyens étaient de vrais kamikazes.

    Bon déjà en tête de liste, il lui faut veiller sur Prudence sa petite-nièce qui a hérité de son prénom, rien que pour ça elle lui doit bien un peu de protection supplémentaire.

    Prudence bis est donc une jeune casse-cou de la pire espèce, toujours à se fourrer dans des situations impossibles, comme grimper en haut d'un arbre et ensuite miauler qu'elle ne sait plus comment descendre, aller embêter les poules du fermier et piailler parce qu'elles lui picorent les mollets, se prendre pour un torero et enquiquiner le taureau, bon d'accord ce n'est pas un féroce, mais il doit bien charger de temps en temps pour garder son prestige et notre Prudence de meugler de détresse.

    Bref, Prudence l'aînée en a marre de cette mouflette, elle a beau se dire qu'elle va la laisser se débrouiller, c'est plus fort qu'elle, il faut qu'elle intervienne.

    Et ses autres ex-concitoyens ne sont pas mieux. Ici, en voilà un qui se perche sur une chaise branlante pour accrocher un cadre, celui-ci bidouille une prise électrique sans couper le courant, celle là jongle avec le couteau électrique branché, Prudence n'avait jamais réalisé le nombre d'engins susceptibles de causer des catastrophes.

    Bon d'accord, c'est vrai que l'ange coincé dans le bigorneau magique plus prodigue de bons conseils, mais en attendant c'est elle qui se pastille le boulot et elle est au bord de la crise de nerfs.

    Toute ronchonnante, elle s'en va voir le big boss Gabriel pour se plaindre de ce village d'écervelés et réclamer de l'aide.

    "Désolé" lui répond Gabriel "en ce moment c'est la crise des vocations, j'ai de plus en plus de mal à trouver des volontaires".

    "Mais je n'étais pas volontaire moi" s'indigne Prudence

    "Certes" rétorque Gabriel chafouin "mais vous êtes terriblement influençable".

    "C'est de l'arnaque, de l'abus de confiance" fulmine Prudence "Je vais me plaindre en haut lieu"

    "Euh, évitons d'en arriver à de telles extrémités" plaide Gabriel un peu penaud du vilain tour joué à cette brave femme "Je vous laisse les pleins pouvoirs pour mettre du plomb dans la tête des Bigobourgeois".

    Prudence, toujours bougonnante redescend sur terre bien décidée à en découdre avec les imprudents.

    Bon bien sûr, elle ne peut pas les laisser se blesser mais elle trouve un arrangement avec le petit peuple de l'air, de la terre, du feu, de l'eau et de l'électricité, dès qu'un imprudent est à deux doigts de faire une ânerie (toutes mes excuses Venceslas) une humânerie grosse comme lui dirons-nous plutôt, l'une des aides de Prudence lui murmure en boucle à l'oreille "Réfléchis, est-ce prudent, réfléchis, est-ce prudent,...".

    Bien sûr au début le Docteur Lazare en a vu défiler des habitants se plaignant d'entendre des voix.

    Mais petit à petit, voilà que la prudence est devenue une seconde nature chez les Bigorbourgeois.

    Bon, bien sûr, pour éviter la monotonie, de temps en temps Prudence permet une pitrerie ou deux, juste ce qu'il faut pour l'ambiance, mais au moins elle jouit enfin d'une éternité à peu près paisible.


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  • Aujourd'hui Bigornette a mis de l'Aymard au menu ! Bon appétit.

    Aymard est un aimable canard. Il a élu domicile près de la petite mare de Bigorbourg. Attention, j'ai bien dit "près" pas "dans". Parce qu'étant à Bigourbourg vous vous doutez bien qu'Aymard n'est pas un canard comme les autres, d'ailleurs avez-vous connu beaucoup de canards s'appelant Aymard ?

    Donc Aymard était un canard qui n'aimait pas l'eau. Il faut dire que caneton à peine sorti de l'œuf, un cousin malintentionné l'avait balancé à la baille alors qu'il ne savait pas encore nager (oui, ça se fait aussi chez les humains et nous sommes d'accord c'est stupide).

    Bien sûr Maman Cane avec repêché son rejeton, mais depuis, pas moyen de l'amener à tremper ne serait-ce que le bout d'une palme.

    Maman Cane en était fort marrie, rien n'y faisait ni cajolerie, ni menace, ni moquerie, Aymard restait fermement ancré sur ses positions, jamais il ne mouillerait sa petite personne.

    Bien sûr Aymard, s'il ne nageait pas avait d'autres atouts. C'était un champion de course à pied, il fallait le voir se dandiner du croupion à toute allure, il était aussi un pro en insectes et en plantes, capable de vous donner la carte d'identité complète de chacun. C'était aussi un canard de garde qui prévenait de l'arrivée du moindre intrus. Bon tout cela était bel et bon, mais pour les autres palmipèdes, ce n'était pas un vrai canard.

    Jusqu'au jour où, bien sûr, il y a forcément, un jour où dans mes petites histoires.

    Jusqu'au jour où, disais-je donc, l'ami Paterne, le chat, pas le curé, se retrouva coursé par un chien étranger et sur qui sa diplomatie habituelle n'avait aucune prise, en plus, sa complice Belle Aggie n'était malheureusement pas là pour lui sauver la mise.

    Notre Paterne détalait donc ventre à terre (et là c'est presque au sens littéral de l'expression qu'il faut le prendre dans la mesure où les pâtées de Pélagie étaient copieuses et goûteuses) devant le monstre baveux qui tenait absolument à le croquer.

    Complètement affolé Paterne zigzaguait comme un fou à travers champs sans plus trop savoir où il se trouvait.

    Brusquement, le sol se déroba sous ses coussinets et il fit un floc magistral dans la mare d'Aymard.

    Il se mit à miauler au secours, il arrivait bien à patauger mais la nage ce n'était pas son truc.

    Entendant les miaulements désespérés de son ami, Aymard battit des records pour arriver le plus vite possible sur les lieux du drame suivi de peu par Venceslas.

    Le pauvre Aymard essaya bien de rameuter sa famille plumeuse, mais ceux-ci n'étaient pas assez véloces pour arriver à temps.

    Faisant une brève prière à Saint Adjutor, Saint patron de nageurs (vous pouvez vérifier c'est vrai et en plus il était normand) et se jeta à l'eau. Après un bref moment de flottement (mot à comprendre au figuré) Aymard réussit à rétablir sa ligne de flottaison et battant des palmes comme un plongeur poursuivit par un requin, il arriva près de Paterne au moment où celui-ci buvait la tasse.

    Il plongeât, passa sous le pauvre minet sonné pour le hisser sur son dos et regagna la berge en gîtant de toutes parts.

    Pendant ce temps, Venceslas, d'une magistrale ruade, avait renvoyé l'affreux canidé dans ses buts.

    Délicatement entre des grandes lèvres de peintre, il attrapa par la peau du cou un Paterne transformé en serpillière dégoulinante et le déposa sur la terre ferme où il se répandit en flaque.

    Aymard quant à lui faisait le tour de la mare en cancanant de plaisir, c'était super chouette de nager en fin de compte.

    Sur le bord de l'eau, le reste de la bande de canards était enfin arrivé et ils se mirent à applaudir (mais si à Bigorbourg les canards peuvent applaudir) à la fois le sauvetage de Paterne qui commençait à retrouver ses esprits et le fait de voir qu'Aymard avait surmonté sa phobie de l'eau.

    Quand le héros regagnât la berge Maman Cane fière comme un paon (bon pas de réflexion voulez-vous !) congratulât son rejeton, tandis que Paterne lui débarbouillait le bec d'une langue râpeuse en ronronnant de reconnaissance.

    Laissant les canards faire la fête pour le retour du fils prodigue en quelque sorte, Venceslas raccompagna Paterne qui pu se remettre de ses émotions réconforté par la chaleur d'Honorine, la gamelle de Pélagie et les tendres câlineries de Belle Aggie.


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