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Renaissance
La collecte des mots pour Asphodèle était la suivante :
Changement, incrédulité ou incrédule (au choix), papillon, régénérer, chenille, évolution, climat, déguiser, magie, transformation, grossesse, adolescence, éclosion, cafard, majestueux, amour, éphémère, éperdu, envol, travesti
Cela faisait déjà plusieurs centaines d'années que l'homme, éternel adolescent, jouait trop avec la santé de Mère Gaïa. Incrédule et éperdue, elle l'avait regardé la déguiser, lui imposer transformation après transformation, saccager la magie des climats qu'elle avait pris tant de peine à mettre en place. Bref, La Terre, excédée par les multiples et désastreuses expériences de cet apprenti sorcier, avait décidé de balayer une bonne fois pour toute la pourriture dans laquelle il se plaisait à évoluer.
L'heure du changement avait sonnée. Il était grand temps pour elle de relancer le grand jeu de l'évolution. Oui, le moment était venu de se régénérer. Travestie, pour ne pas attirer l'attention du sale môme, elle tint sa grossesse secrète, il n'aurait pas fallu qu'il se méfie et vienne empêcher l'éclosion de l'espèce nouvelle qui, Gaïa l'espérait bien saurait la respecter. En son sein, dans les profondeurs de la terre la métamorphose s'était enclenchée. Telle la lourde chenille qui, un jour, se transformerait en un aérien papillon, la race nouvelle se préparait à déferler. Elle serait majestueuse, ainsi en avait décidé Gaïa, pleine d'amour pour son nouvel enfant qu'elle espérait moins éphémère que le précédent mais surtout plus respectueux de sa mère.
Et un beau jour, Gaïa s'ouvrit. De ces entrailles, les nouveaux-nés prirent leur envol. Les cafards, géants de plusieurs mètres, gavés d'atomes nucléaires, d'hydrocarbures, de pesticides, déferlèrent parmi les insectes à deux pattes qui grattaient la terre au sang. Enfants aimants, ils firent ce qui devait être fait pour que la paix revienne et que la nature reprenne ses droits. Gaïa était satisfaite, d'autant qu'elle pensait n'avoir pas fait d'erreur cette fois-ci, pas de pouce opposable, ce fichu pouce qui fut à l'origine de l'émergence de l'enfant ingrat dont elle venait, à regret, de se séparer définitivement.
Je sais, je sais, j'exagère la capacité de nuisance de l'être humain, encore que !
Tags : asphodèle, écriture, monde
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Commentaires
Là, j'avoue ne pas avoir fait spécialement dans le second degré ! A force de cataloguer mes "vieux" livres, je me rends compte avec une horreur certaine que certains érudits du XIXème siècle avaient déjà tiré la sonnette d'alarme, c'est dire ! Bon ça ne fera jamais qu'une fois de plus que j'éradique la race humaine !
Ton sujet est vraiment bien trouvé !!! et il fait peur aussi... et si cela devait arriver ?!!! horreur malheur... l'homme remplacé par des cafards en plus ! Un avenir pas trop bisounours, mais maman Gaia saura les voir avec les yeux de l'amour... :-) Bisous
@ Cathycat : Les cafards sont hyper résistants (notamment aux radiations) et ils existent depuis bien plus longtemps que l'homme donc ...
@ Jacou : Espérons que nous renverserons la vapeur avant la grosse catastrophe !
Un texte effrayant mais aussi captivant (j'aime beaucoup l'image de la terre qui cache sa grossesse) :-)Remarquable variation sur la métamorphose, version un peu cata mais fort bien énoncée. Bravo.
Beurk des cafards géants. Ca fait froid dans le dos. C'est très bien écrit et captivant. Bravo.
Bon week end.
@ Toutes les trois : Je ne peux pas m'empêcher de penser à voir toutes les catastrophes naturelles qui s'enchaînent que notre Mère commence à être sérieusement agacée par les humains, mon côté animiste je suppose. Pour ce qui est des cafards géants le commentaire avec certains cloportes m'a quelque peu inspirée ainsi que le souvenir ancien d'un comics dans lequel des cloportes géants envahissaient la terre.
15Asphodèle85Samedi 10 Mai 2014 à 11:00Une vision pessimiste mais tellement plausible, la (Terre) mère qui se venge de l'ingratitude avec encore plus de hargne, c'est très juste ! Et très bien écrit, bravo ! :)
Non tu n'exagères pas tant que cela! J'ai du mal à arriver sur ton blog; le lien ne fonctionne pas.
Merci à toutes pour vos commentaires. Parfois, j'aime bien régler son compte à la terre et surtout à ses habitants bipèdes (autres que les volatiles bien sûr)
Pas du tout exagéré ce texte, il fait prendre conscience de nos e(ho)rreurs. Très bien écrit en plus, bravo.
Le pire est que nous sommes prévenus depuis plus de 150 ans, j'ai trouvé des mises en garde dans des livres du XIXème siècle !
on pourrait en rire mais cela risque d etre vrai un jour
une belle leçon
pour les enfants ingrats que nous sommes
Je ne sais pas si Armagueddon se présentera sous forme de cafards, mais je pense que notre mère va nous en réserver une sévère !
Une fiction que je ne voudrais pas vivre , je déteste ces bestioles immondes, déjà en grandeur normale alors je n'ose imaginer en taille géante
Toujours aussi imaginative !!!
Bravo.
Bisous.
Domi.
http://dimdamdom59.apln-blog.fr/2014/05/10/collecte-n27-plumes-dasphodele/
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j'hesite entre le rire et l'effroi...On voit l'influence de tes lectures l'humain fait tout ce qu'il faut pour que la Nature un jour reprenne ses droits...Tant pis pour lui!