• Dans un format peu courant, voilà une BD très amusante "Elza, c'est encore loin l'Amour ?" de Didier Levy et Catherine Meurisse. La demoiselle avec son beau pull marin cherche l'amour, il faut reconnaître que parfois elle s'y prend de manière un peu "spéciale".






    16 commentaires
  • Pour les impromptus, il fallait commencer par le début, oui certes, mais par la première phrase et introduire un ou des instruments. Mission remplie. Un peu de patience pour la suite à mon récit de Samedi défi, Jacqlin et moi avons des choses à faire.

    Tous les soirs c'était la même farce.
    Une véritable cacophonie s'élevait du rez-de-chaussée. Cela devenait invivable pour l'immeuble Vivaldi.
    Un beau jour, ou plutôt un beau soir, Monsieur Violoncelle décida de prendre les choses en main, enfin avec l'archet.
    Il commença par faire le tour des voisins pour avoir leur avis.
    Les cuivres claironnèrent leur accord, les vents flûtèrent un oui unanime, les percussions ran-tan-plantèrent leur acquiescement, les cordes pizzicatèrent leur soutien.
    Monsieur Violoncelle descendit donc avec toute la pondération qui le caractérisait jusqu'à l'appartement des trublions qui troublaient l'harmonie de l'immeuble.
    Lorsqu'il arriva devant la porte de la famille Triangle, ses ouies frémirent d'horreur en entendant le vacarme qui régnait à l'intérieur.
    Du bout de l'archet il appuya sur la sonnette.

    La porte s'ouvrir rapidement sur Monsieur Triangle tout souriant.

    "Bonsoir, que puis-je pour vous ?" clinga-t-il.

    "Désolé de vous déranger, mais l'ensemble de l'immeuble m'envoie vous signaler que tous les soirs vous troublez la quiétude des résidants".

    Monsieur Triangle parut sidéré.

    "Mais, je fais de la musique comme vous".

    "Certes, certes, mais voyez-vous je crains bien que votre instrument ne soit guère au point. Peut-être pourrais-je vous aider à l'accorder".

    "Je vous en prie, entrez".

    Monsieur Violoncelle s'avança donc avec componction dans le salon du sémillant Monsieur Triangle. Il fut présenté à la famille et put enfin poser les yeux sur l'objet du litige.

    Plantés au milieu du tapis d'étranges créatures longilignes, avec 4 excroissances longues sur les côtés et une ronde au-dessus, chantaient à gorge déployée.

    "Oh, je comprends le problème" arpègeat-il à Monsieur Triangle "vos instrumains ne vocalisent pas la même chanson. Puis-je me permettre ?"

    Ayant obtenu l'accord de Monsieur Triangle pour intervenir, Monsieur Violoncelle joua un air tout simple et pria les instrumains de le chanter l'un après l'autre.

    Leurs voix étaient parfaitement justes et bien timbrées.

    En peu de temps, sous la direction éclairée de Monsieur Violoncelle, les instrumains apprirent à chanter en chorale, en canon, en solo ou duo.

    Bref, lorsque Monsieur Violoncelle partit sous les remerciements émus de la famille Triangle, l'harmonie était rétablie dans l'immeuble et au fur et à mesure de sa progression dans l'escalier, ses voisins applaudirent à son dévouement et à la beauté du son du nouvel instrument qui allait pouvoir se joindre à l'orchestre Vivaldi.


    8 commentaires
  • Lendemain qui déchante en bleu Poupoune, en rouge, ma pomme.

    C’est forcément la pire gueule de bois de toute ma vie. Je ne me souviens pas avoir bu, mais je ne vois pas bien ce que ça pourrait être d’autre...

    Déjà, je ne sais pas du tout où je suis. C’est pas chez moi, ça au moins, c’est sûr : c’est grand, très grand, c’est luxueux, c’est tellement propre que c’en est presque flippant… Bref : pas chez moi.

    Et puis je ne connais pas cette femme. Tout à fait mon genre, superbe : rousse, sculpturale, poitrine généreuse… splendide. Exactement le genre de femme que j’aurais pu draguer dans un bar et essayer de ramener chez moi… Sauf que je ne suis pas chez moi. Et qu’une femme comme ça ne m’aurait jamais suivi. Et qu’elle est morte.

    Enfin : je ne suis pas médecin, mais pour ce que j’en vois, elle n’a pas l’air bien vaillante. Tellement pas que j’ai vomi copieusement à l’instant ou mon regard s’est posé sur elle… ce qui m’a donné une idée de ce que j’ai mangé hier - chinois apparemment - mais pour ce que ça m’avance…

    Je suis… quelque part, menotté - oui, menotté à une splendeur rousse et apparemment morte, couvert de ce qui ne peut être que son sang et je n’ose pas bouger. Si je bouge, je la déplace et, dans les films, ils disent toujours de ne pas déplacer le corps avant… avant quoi ? L’arrivée de la police ? Faudrait déjà que je l’appelle… or, donc, je ne suis pas chez moi, je ne sais pas où est le téléphone et, franchement, je ne me vois pas traîner ma… la… enfin : je ne me vois pas fouiller l’endroit en quête d’un téléphone avec un cadavre attaché au poignet…

    Mais dans quelle merde est-ce que je me suis encore fourré ? Si seulement j’arrivais à me rappeler… quelque chose. N’importe quoi.

    La dernière chose dont je me souviens, c’est que je me suis retrouvé en galère après une arnaque foireuse... alors j’ai tiré un portefeuille à un touriste et puis je suis allé chez Gégé : il prolonge un peu l’happy hour pour moi quand il sait que je suis pas en fonds… Après… ben je voulais juste une soirée classique : boire des coups et finir comme un con bourré en boite, à me faire éconduire par des nanas même pas jolies qui, elles, par contre, auraient dû boire un peu plus… Sauf que je ne me souviens plus de rien après mon dernier verre chez Gégé… Je me revois sortir de son rade, tout seul, ça, j’en suis presque sûr, et… plus rien. Ce salon immense, cette femme, tout ce sang…

    Oh la la, mais quelle merde !

    Bon. Rester calme. Respirer. Réfléchir.

    Si ça se trouve je la connais cette fille. C’est peut-être pas une vraie rousse, peut-être une copine qui s’est teint les cheveux, peut-être… Faut que je la regarde mieux.

    Respirer… Allez !

    Non. Définitivement, je ne connais pas cette créature. Dommage. J’espère au moins que je me la suis tapée avant… avant quoi ? Oh merde ! J’espère que je ne l’ai pas tuée ! Non... Non non non. C’est pas mon genre, ça. Moi je vole, j’arnaque, je mens, mais je ne tue pas… Tiens : elle a un tatouage, c’est joli… c’est quoi ? C’est… oh merde : je connais ce dessin ! Où est-ce que j’ai déjà vu ça ? Une marque de bière ? L’enseigne d’un troquet ? Un soleil, un couteau… ah merde, ça va pas me revenir…

    Bon. De toute façon je peux pas rester là comme ça sans rien faire… Je vérifierais bien si c’est une vraie rousse… Non : vu le sang sur le bout de drap qui la recouvre, ça doit pas être joli dessous… Appeler. Merde, ça va ressembler à quoi si quelqu’un me trouve comme ça ? Plein de sang, menotté à un cadavre et… et ça c’est bizarre : qu’est-ce que je fous en guêpière léopard et porte-jarretelles ?

    Mais quel merdier… Faudrait au moins que j’arrive à me détacher, pour pouvoir téléphoner, m’habiller ou… ou me casser d’ici, en fait ! Tout simplement. J’ai assez d’emmerdes comme ça… J’ai rien à voir avec tout ça moi ! Et puis… oh merde ! On vient… oh non… la police, bien sûr… oh quelle merde…

    Ne rien dire, ne rien dire, ne rien dire, tout ce que je dirai sera retenu… ah, tiens, ben au moins je vais voir si c’était une vraie rousse… oh merde, c’est pas vrai : c’est un roux !

    Réfléchis, réfléchis !!!

    Mais comment réfléchir alors que j'entends ces pieds-plats de flics qui s'agitent devant la porte !

    En prime, il doit y avoir des voisins hystériques, ça braille un max dans le couloir.

    Bon, respirer et réfléchir !

    Un roux et moi transformé en gonzesse, c'est pas croyable quand même ?

    Qui a bien pu me faire un coup pareil ?

    Et on a forcément mis quelque chose dans mon gin pour que je sois dans un pareil état, parce qu'il faut être honnête je tiens la distance question descente de liquides.

    On se calme, à panique comme ça, les flics vont vraiment croire que je suis une minette !

    Bon alors une saloperie style GHB dans mon verre ?

    Y avait qui à côté de moi ?

    Par la rousse, enfin le roux, enfin, burp, le rouge là, je m'en serais souvenu non ? Non !

    Et ça continue à s'agiter dehors, pas un qu'à l'idée de défoncer la porte, je pourrais crever tiens ! Encore qu'il vaut mieux que j'ai encore un peu de temps devant moi, histoire de me secouer les méninges.

    Bon, le roux-se me dit que dalle.

    La guépière ? C'est pas à moi, mais à bien la regarder elle me rappelle vaguement quelque chose.

    Respirer, réfléchir !

    Le tatouage, le tatouage ?

    Ah, bon dieu, j'ai le citrouille qui carillonne, je ne sais pas à quoi il m'a assaisonné le loufdingue qui m'a fichu dans cette mélasse, mais m'a pas loupé, c'est sûr. Le murs font la danse du ventre.

    Et la bouffe chinoise, où je l'ai avalée ? Toujours eu horreur de ce truc ? Les baguettes, des trucs à s'éborgner ça et puis l mousmée, enfin le mec à côté il a pas été poignardé à coups de baguette hein. Tiens j'aimerais bien savoir ce qu'il disait mon biscuit horoscope !

    Rester calme !

    C'est quoi encore ce truc ?

    Ouais là, il y a un machin qui clignote juste en face du lit.

    J'y crois pas, c'est une caméra !

    Le malade qui m'a menotté au macchab est en train de se rincer l'œil en prime !!!

    Respire imbécile tu vas tourner de l'œil si ça continue.

    Le tatouage, je boucle là-dessus. Ca y est l'illumination ! Et la guêpière, bon dieu, mais c'est bien sûr !

    Le tatouage c'est un cœur, mais là il est à l'envers. C'est le cœur que ma régulière s'est fait tatouer sur la fesse et la guêpière c'est la sienne, ah là là ces parties qu'on a faites avec ce truc là mais bon bref !

    C'est ma Poupoune qui m'a foute dans cette galère !

    Bon faut dire que j'ai pas toujours été réglo question fidélité avec elle, mais quand même me faire un coup comme ça, je l'aurais pas cru capable d'être aussi rancunière !

    Poupoune, viens Poupoune qu'on s'explique. Promis, juré, craché, je trouerai jamais le contrat !

    Poupoune, ma Poupoune, pardon, je me mets à hululer !

    Bon dieu, ça y est la maison Royco débarque.

    La porte s'ouvre !

    Le macchab à côté se redresse en rigolant, bon sang, mais c'est Gégé arrosé de ketchup !

    Et juste avant de tourner de l'œil, je vois mes dingues de potes précédés de ma Poupoune qui débarquent en braillant "Bon anniversaire".

    On respire, on se ca…..


    30 commentaires
  • Voilà comment Mademoiselle Thalis répond à la consigne de Photographe du Dimanche sur la communication. Je peux vous dire qu'en l'occurence, la-dite communication n'était pas des plus conviviales, la queue de Miss battait avec énergie, tandis que le squatteur de l'autre côté restait parfaitement zen.


    30 commentaires
  • Le déjeuner du coroner - Colin Cotterill

    Résumé decitre : Laos, 1976. Les communistes du Pathet s'emparent du pouvoir. Le docteur Siri Paiboun  un médecin qui a fait ses études à Paris se retrouve alors bombardé coroner d'une morgue à l'équipement pour le moins sommaire. Malgré l'âge, il a gardé intactes sa curiosité et son intégrité, et ce n'est pas une poignée de bureaucrates ignorants qui va lui dicter sa loi ! Quand la femme d'un ponte du Parti s'écroule morte en plein banquet et que les cadavres de trois soldats vietnamiens sont retrouvés flottant sur les eaux d'un lac laotien, tous les regards se tournent vers lui. Décidé à résoudre ces crimes malgré les tentatives d'intimidation, Siri va mener l'enquête, recrutant au passage quelques vieux amis, mais aussi les shamans hmongs, les esprits des forêts et des morts qui le visitent en songe... Le Déjeuner du coroner a reçu le Prix SNCF du polar européen 2007. Première des aventures du Dr Siri, vieux sage excentrique revenu de tout - un peu Maigret sauce saté, un peu Juge Ti -, Le déjeuner du coroner comblera les fans d'Alexandre McCall Smith et tous les amateurs de polars originaux, brillants et pleins d'humour.

    Mon avis : Un livre dépaysant tant par la façon de vivre des laotiens, l'époque et le décor, que par les méthodes de cet étonnant médecin légiste plein d'humour et de détermination. Il se fait aider dans sa tâche par M. Geung un trisomique 21 pourvu d'une mémoire encyclopédique, de Mlle Dtui l'infirmière qui adore se plonger dans les magazines people de l'époque mais qui est aussi une fine mouche, de l'inspecteur Phosy un bien étrange flic et de M. Civilai un ami du parti qui sait manipuler le Pouvoir dans le bon sens et il ne faut pas oublier non plus Tante Lah et ses sandwiches. On est loin de la série "Les experts" en ce qui concerne la méthode, mais les techniques artisanales du Dr Siri valent le détour. Un bon moment de lecture et de détente

    La dent du Bouddha - Colin Cotterill

    Résumé decitre : Prix SNCF du polar 2007, Le Déjeuner du coroner inaugurait les aventures exotiques du docteur Shi Paiboun, médecin légiste et fin limier, dans le Laos communiste des années 70.
    Cette nouvelle enquête va mettre à l'épreuve le flair et l'indépendance d'esprit du vieil homme, peu soucieux de heurter les bureaucrates du régime. Tandis qu'à Luang Prabang, ancienne capitale royale, il rencontre un souverain déchu habité par les esprits, une série de meurtres agite Vientiane. Dans les couloirs de sa morgue s'entassent des cadavres de femmes lacérés par les griffes de ce qui semble être une bête féroce.

    Décidemment le Docteur Siri est toujours aussi amusant et sa fidèle infirmière Dtui s'affirme toujours un peu plus. Ces romans mêlent des affaires policières résolues de main de maître malgré le manque de moyens (on est drôlement loin "Des experts" je vous le dit) mais aussi une bonne dose de surnaturel car c'est avec l'aide des esprits en tous genres qui viennent le seconder que notre brave docteur vient à bout de certaines énigmes. C'est aussi une critique de la bureaucratie engendrée par les débuts du communisme dans l'état du Laos, mais cela reste bon enfant, l'auteur décrivant avec délectation les retards et ratés de la mise en place du régime, il faut dire que le fatalisme asiatique s'accommode dans l'ensemble plutôt bien de cette lenteur. Il y a notamment la scène hilarante lorsqu'un responsable de district convoque tous les chamans et sorciers du coin pour qu'ils intiment l'ordre aux esprits qu'ils connaissent (particulièrement ceux dévoués à l'ancienne dynastie) soit de se rallier à la cause communiste, soit de s'exiler, inutile de dire que les esprits ne sont pas d'accord pour se laisser éradiquer.

    Bref, la suite du déjà excellent Déjeuner du Coroner tient toutes ses promesses et permet de passer un très bon moment de détente et d'en apprendre un peu plus sur le Laos des années 70.



    votre commentaire