• A la manière de Queneau et de ses exercices de style sur un texte de Danny Laferrière que voici :

    "On se couchait sur les rails pour se relever au moment du passage du train. On pariait sur celui qui se retirait en dernier. Mon ami gagnait à chaque fois. Un jour, je lui ai demandé son secret. Je ferme les yeux, me dit-il et je m'imagine en train de faire l'amour avec Juliette. C'est vrai que Juliette nous rendait tous fous à l'époque. Je le comprends de vouloir rester avec elle. Je ne me serais pas relevé à temps. Je le retrouve cloué sur un fauteuil roulant. Il n'arrive plus à bouger ses jambes. J'ai tout de suite pensé que le désir avait eu raison de sa peur."

    Et voila mes deux propositions :

    Lettre administrative

    Monsieur le Proviseur,

    J’ai l’honneur de vous faire savoir que des garnements de votre école s’amusent à se coucher sur nos rails pour ne se relever qu’au moment du passage de nos trains.

    Un jeune homme a l’air particulièrement doué à ce petit jeu. Je ne sais à quoi il peut bien penser lorsqu’il ferme les yeux, mais il a semblé à notre oeil scandalisé que ses rêveries devaient prendre un tour obscène. Vos autres chenapans n’ont manifestement pas les mêmes fantasmes !

    C’est pourquoi, je tiens à vous faire savoir que ma compagnie décline absolument et fermement toute responsabilité concernant le fâcheux incident qui oblige maintenant ce jeune homme à se déplacer en fauteuil roulant et je lui conseille de s’adresser à la jeune personne qui le captivait autant pour s'occuper de lui maintenant.

    Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Proviseur, toute l’expression de ma sincère compassion pour votre rôle ingrat d’éducateur.

     

    Faits divers.

    Terrible accident sur la voie de chemin de fer.

    Une bande de jeunes s’était donné comme défi de rester le plus longtemps possible couchés sur les rails.http://www.artistikrezo.com/images/stories/redac3/queneau_ptl.jpg

    L’un d’entre ne s’est malheureusement pas relevé assez vite. Il est désormais condamné à rester dans un fauteuil roulant.

    Il nous a déclaré « Je ne regrette rien, maintenant Juliette sait combien je tiens à elle »

    Voilà une déclaration d’amour qui a coûté cher à son auteur.

     


     



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  • http://www.thebookedition.com/images/couv-products-68771.pngVous avez déjà sûrement vu cette drôle de petite bonne femme se promener dans nos blogs.

    Il s'agit de la demoiselle qui nous accompagne dans la nouvelle aventure proposée par Quichottine.

    Comme pour "L’Atelier de Mijoty", paru en mai 2011, et dont les bénéfices ont été reversés intégralement à l’association Rêves qui a pu ainsi réaliser celui d’un enfant gravement malade, cette seconde anthologie "éphémère" est née d'un dessin à colorier de Solyzaan, coloriage parsemé de mots, grâce à des adultes ayant retrouvé pour la circonstance le don d'enfance et l'envie de partage.
    Nous continuons à rêver ensemble d’un monde différent où tout ne serait pas profit et nous espérons pouvoir ainsi apporter une nouvelle fois notre contribution à ceux qui ont choisi de travailler pour une si noble cause.
    Merci à tous les auteurs et illustrateurs de cet ouvrage et à ceux qui le feront vivre en le lisant.
    (Soixante-huit auteurs et illustrateurs sont réunis dans cette anthologie).

    Si vous souhaitez aider ces enfants et en profitez pour faire un cadeau de Noël un peu différent, vous pouvez souscrire auprès de Quichottine ici

     

    Et j'en profite pour vous proposer mon texte

    Mon histoire se passe dans un monde bien loin du nôtre.

    Un jour, une drôle de jeune femme arrive dans un village.

    Les enfants, curieux comme des jeunes chats, l’entourent.

    Ils détaillent son étrange tenue multicolore, son chapeau amusant, ses yeux qui brillent comme des étoiles.

    Mais ce qui les intrigue le plus, c’est la bizarre boite qu’elle porte.

    Elle étincelle et elle semble changer de couleur lorsqu’on la regarde pendant un long moment.

    Bientôt la curiosité les emporte et ils se mettent à poser des questions.

    « A quoi sert cette boite, qu’y a-t-il dedans et elle qui est-elle ? »

    Devant cette marée de pourquoi et de comment, la jeune femme se met à rire. Son rire est comme un chant d’oiseau.

    Elle entraîne les enfants sous un arbre et leur demande.

    « Que se passe-t-il lorsque vous vous endormez ? »

    Les enfants étonnés la regardent et répondent en chœur.

    « Nos yeux se ferment et le lendemain matin, ils s’ouvrent et voilà on a dormi »

    « Et que se passe-t-il quand vous dormez ? »

    « Ben, rien bien sûr ! »

    « Eh bien voilà, c’est pour ça que je parcoure le monde et que je rencontre tous les enfants de la terre. Cette boite m’a été donnée par mon patron le Marchand de sable. Celui qui passe le soir pour vous aider à vous endormir. Mais comme il trouve que dormir simplement c’est trop triste, il a inventé ma boite, il m’a créée avec du vent, du soleil, de la lune, des étoiles, de la musique, de la couleur et il m’a confié une mission très importante, vous offrir le rêve »

    Tous les enfants la regardent avec des yeux ronds. Le rêve quel drôle de mot, ils ne le connaissent pas.

    « C’est quoi le rêve ? »

    « Savez-vous lire ? »

    Les grands répondent oui et les petits disent bientôt.

    « Dans les livres il y a des histoires n’est-ce pas ? Des histoires drôles, des histoires tristes, des histoires que vous aimeriez bien vivre ! »

    De nombreux hochements de tête lui répondent. Ce serait bien en effet de vivre certaines des aventures que l’on trouve dans les livres.

    « Eh bien voilà, ça c’est mon travail et celui de ma boite à rêves. Vous allez mettre la main dedans, sans regarder sinon ce ne serait pas drôle, vous allez sentir quelque chose de tout doux se glisser dans votre main, vous fermerez les doigts dessus avec précaution pour ne pas l’écraser et, toujours sans regarder, vous ouvrirez votre main sur votre cœur et la nuit prochaine, au lieu de dormir tout bêtement, vous irez visiter des pays magiques. »

    Les enfants la regardent bouche bée, visiter des pays magiques sans bouger de son lit, ce n’est pas possible voyons !

    Pourtant le doux sourire de la jeune femme finit par les convaincre et un à un ils s’approchent et faufilent la main dans la boite, par ce simple geste ils commencent déjà à rêver.

    Lorsque tous les enfants ont glissé la graine du rêve dans leur cœur, l’apprentie du Marchand de sable les salue joyeusement et s’éloigne. Les enfants sont sûrs de la voir s’envoler sur un arc-en-ciel.

    Ce soir là, les parents bien étonnés n’ont aucun mal à envoyer leurs enfants se coucher. Ont-ils rêvé ou pas, chut, je ne le dirai pas, c’est leur secret.

    Mais vous êtes curieux, que se passe-t-il si on regarde la graine de rêve ? Hélas, elle disparait, les rêves aussi et la vie est bien triste. Alors gardez vos rêves bien précieusement ils vous apporteront beaucoup de bonheur tout au long de votre existence.


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  • Tremblement de l'air

    Une plume est apparue

    Monde parallèle

     

    plume hdr


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  • Une chanson pas très récente (1999) d'un groupe que j'aime particulièrement. Je vous propose deux versions, celle avec Tarja et une reprise de Katia Iva (avec violon électrique) et bien sûr les paroles, je vous laisse choisir votre préférée !

     

     

     

    All those beautiful people
    I want to have them all
    All those porcelain models
    If only I could make them fall

    Be my heart a well of love
    Flowing free so far above

    A wintry eve
    Once upon a tale
    An Ugly Duckling
    Lost in a verse
    Of a sparrow's carol
    Dreaming the stars

    Be my heart a well of love
    Flowing free so far above

    In my world
    Love is for poets
    Never the famous balcony scene
    Just a dying faith
    On a heaven's gate

    Crystal pond awaits the lorn
    Tonight another morn for the lonely one is born


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  •  

    Pour Photographe du Dimanche un détour par les saints.

    Je vous montre donc ceux de mon bourg, Saint Sébastien (patron des archers,inutile de souligner pourquoi) et Sainte Barbe (patronne des artificiers et des pompiers, en gros elle met le feu et elle l'éteint).

    Petit détail intéressant que j'ai appris lors d'un stage dans un service s'occupant d'antiquités, les saints martyrs sont toujours représentés avec l'objet qui leur a permis de passer de vie à trépas à côté d'eux. Bon donc pour Saint Sébastien, pas besoin de dessin.


    St-S-2.jpg

     

    Mais pour Sainte Barbe, regardez bien : La tour sur laquelle elle s'appuie est celle à laquelle son charmant papa mis le feu (on comprend pour les pompiers), mais fûtée elle réussit à s'échapper, pour en fin de compte être décapité (l'épée qu'elle tient à la main, mais seulement après tout un tas de gâteries annexes). Vous n'avez plus qu'à regarder vos photos de saints et voir à quelle sauce ils ont été mangés !


    Ste-B.jpg


    Et pour vous amuser un peu, je remets cet extrait d'article que j'avais consacré à ma Sainte patronne !

     

    Vierge et Martyre (+ 226)

    Sainte Martine naquit à Rome de parents illustres. Son père avait été trois fois consul et s´était distingué par une foi vive et une charité ardente. Après sa mort, Martine vendit ses biens et consacra l´argent à des oeuvres de miséricorde (elle a fait le même coup que Sainte Lucie dont j’ai déjà parlé, une manie de l’époque sûrement).

    L´empereur Alexandre régnait et persécutait les chrétiens (passe-temps très en vogue à l’époque pour les empereurs). Des gens occupés à rechercher les serviteurs de Jésus-Christ trouvèrent sainte Martine en prières dans une église et l´arrêtèrent (ils n’avaient vraiment rien de mieux à faire). Comme elle ne fit aucune difficulté de les suivre, ils crurent avoir fait une conquête; mais, conduite à l´empereur, elle refusa de sacrifier aux idoles; celui-ci ne l´en fit pas moins conduire au temple d´Apollon (têtus des deux côtés).

    En y entrant, Martine, s´armant du signe de la Croix, pria Jésus-Christ, et à l´instant il se fit un effroyable tremblement de terre qui renversa une partie du temple et brisa l´idole. L´empereur, irrité (on peut le comprendre il y tenait à Apollon, ça coûte cher ces trucs là), commanda qu´on frappât la vierge à coups de poings et qu´on l´écorchât avec des ongles de fer (franchement ça vous viendrait à l’idée des accessoires comme ça ?); Martine souffrit avec une telle patience, que les bourreaux, lassés, furent remplacés par d´autres qu´une lumière divine renversa et convertit.

    Conduite de nouveau devant l´empereur, Martine refusa pour la seconde fois de sacrifier aux idoles; Alexandre la fit attacher à quatre pieux et fouetter si cruellement et si longtemps que les bourreaux s´arrêtèrent de fatigue (les pauvres, c’est pas humain). Martine fut reconduite en prison, et on versa dans ses plaies de l´huile bouillante; mais des Anges vinrent la fortifier et la consoler (sympa de leur part mais avaient-ils pensé à amener du baume cicatrisant).

    Le lendemain, la vierge fut conduite au temple de Diane (après le frère, la sœur, c’est de l’acharnement) que le démon quitta aussitôt avec des hurlements horribles, en même temps la foudre renversait et brûlait une partie du temple avec ses prêtres.

    L´empereur, effrayé, laissa Martine aux mains du président Justin qui la fit si cruellement déchirer avec des peignes de fer, qu´il la crut morte; mais s´apercevant qu´il se trompait (elle avait la peau dure quand même) : "Martine, lui dit-il, ne veux-tu pas sacrifier aux dieux et te préserver des supplices qui te sont préparés? - J´ai mon Seigneur Jésus-Christ qui me fortifie, et je ne sacrifierai pas à vos démons." Le président, furieux, commanda de la reconduire en prison.

    L´empereur, informé de ce qui s´était passé, ordonna que Martine fût menée dans l´amphithéâtre afin d´y être exposée aux bêtes; mais un lion (ils avaient pas déjà essayé le truc avec une certaine Blandine non ?), qu´on lâcha pour la dévorer, vint se coucher à ses pieds et lécha ses plaies (si ça râpe autant qu’une langue de chat, il aurait pu s’en dispenser l’adorable bestiole, mais il devait penser bien faire) ; mais comme on le ramenait à son antre, il se jeta sur un conseiller d´Alexandre et le dévora (sympathique animal, c’est peut-être pour ça que j’aime les félins).

    Ramenée en sa prison, Martine fut encore une fois conduite au temple de Diane, et comme elle refusait toujours de sacrifier, on déchira de nouveau son pauvre corps dont on voyait tous les os (burp). "Martine, lui dit un des bourreaux, reconnais Diane pour déesse, et tu seras délivrée. - Je suis chrétienne et je confesse Jésus-Christ."

    Sur ces paroles, on la jeta dans un grand feu préparé à l´avance (ah les affreux, ils se doutaient qu’elle allait n’en faire encore qu’à sa tête), mais le vent et la pluie, qui survinrent à l´instant, dispersèrent le bûcher et brûlèrent les spectateurs. (bonjour l’obstination quand même)

    On retint la Sainte trois jours durant dans le temple, après toutefois qu´on lui eût fait couper les cheveux. L´empereur la croyait magicienne et s´imaginait que sa force résidait dans sa chevelure (ça, alors ça c’est vraiment de la cruauté pure et simple).

    Elle fut tout ce temps sans rien prendre, chantant continuellement les louanges de Dieu. Ne sachant plus que faire, Alexandre lui fit couper la tête (et si on avait commencé par là on aurait gagné du temps, non ? D’ailleurs j’avais toujours cru avant mes petites recherches pour cet article, qu’on ne lui avait fait que ça à notre pauvre sainte patronne, mais c’est sûr vu les mœurs de l’époque ça aurait été un manque certain d’imagination).

    Le corps de Martine demeura plusieurs jours exposé sur la place publique, défendu par deux aigles qui restèrent jusqu´au moment où un nommé Ritorius put lui donner une honorable sépulture.

    Et pour finir une peinture de Pierre de Cortone, La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Martine, rencontre qui n’a jamais eu lieu vu que notre Sainte est née vers l'an 200, mais bon, art oblige !

    Vous pourrez remarquer, comme je l'écrivais plus haut, les ongles de fer qu'elle tient à la main et la hache (dans le coin en bas à droite). Et le plus ironique dans l'affaire c'est quand même la signification du prénom Martine : Protégée de Mars, il ne s'est vraiment pas foulé sur ce coup là, tu parles d'un protecteur !


     

     

     


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