-
Fleur
Bigornette nous propose le doux nom de Fleur aujourd'hui.
Ce matin, c'est branle-bas de combat chez Monsieur Lazare.
Casimir, son pseudo chien, ne tient pas en place.
Lui qui d'habitude attend sagement, en en renversant qu'une ou deux chaises juste histoire de rappeler qu'il existe, l'heure du lever de son maître adoré, ne tient pas en place. Il aboie comme un fou, rebondit dans tous les coins tel un ludion diabolique, monte sur le lit et piétine le ventre de Monsieur Lazare qui, abasourdi par l'attitude de son canin, finit par se lever en maugréant.
Qu'est ce qui peut énerver ainsi Casimir ? Même le chat Paterne et sa copine Belle Aggie ne l'on jamais mis dans un état pareil !
Monsieur Lazare s'étire, chausse lunettes et pantoufles et emboîte le pas à un Casimir heureux d'avoir enfin été compris par son deux pattes.
Il se rue dans l'escalier, dérapant des quatre fers sur les marches, et se met à geindre devant la porte.
"Quoi !" s'exclame Monsieur Lazare furibond "tu me réveilles pour ça ? Tu ne pouvais pas te retenir encore cinq minutes ?"
Il ouvre la porte et laisse sortir Casimir qui se rue dehors et continue à gémir tout doucement.
C'est bien la première fois qu'il réagit ainsi, serait-il malade ?
Monsieur Lazare, inquiet, sort pour observer son chien et reste pantois devant le spectacle.
Là devant lui, nichée au creux d'un parterre de fleurs, il trouve roulée en boule une jeune biche au pelage maculé de sang à l'épaule.
Il s'approche tout doucement pour ne pas l'effrayer. Celle-ci lève sur lui de grands yeux pleins de souffrance, d'espoir et de confiance.
Bien sûr, Monsieur Lazare fond !
Il se précipite dans la maison, récupère de l'eau, sa sacoche de médecin, des linges propres et retourne près de la blessée.
Alertée, elle aussi par les chats du presbytère, Pélagie arrive pour donner un coup de main.
A eux deux, ils ont tôt fait de nettoyer la plaie et de la soigner.
La biche surveillée de près par Paterne, Belle Aggie et Casimir (ayant mis de côté leurs menus différends pour le moment) qui chacun dans sa langue la rassure, se tient tranquille et attend placidement que les deux pattes terminent leur travail.
Averti on ne sait comment, enfin si probablement par un dessin, le jeune compagnon de Venceslas amène de quoi manger à la blessée.
Bientôt, très courroucé, déboule Fulbert le garde-chasse qui déteste qu'on vienne braconner sur ses terres, enfin celles de la commune, mais c'est tout comme et qui promet à la rescapée de dire deux mots à celui qui a osé lui tirer dessus.
Tandis que la jeune biche se remet tout doucement de ses émotions, les habitants viennent aider Monsieur Lazare à transformer la cabane de jardin en refuge pour... pour qui d'ailleurs ? Pour Fleur bien sûr puisque c'est ainsi que Monsieur Lazare a décidé de prénommer sa nouvelle protégée.
A la messe de dimanche, Père Paterne dans son sermon rappelle avec force et conviction à ses ouailles que s'il en croise un avec un fusil à la main, il se fera un plaisir de lui botter les fesses, approuvé en cela par Fulbert près à être la main, enfin le pied de la justice.
Et depuis Fleur déambule régulièrement dans le bourg souvent accompagnée de Venceslas qui ne reste pas insensible à ses doux yeux de biche bien sûr !
La semaine prochaine je vous ferai faire connaissance avec Anthelme et la semaine suivant puisqu'il y a relâche avec les prénoms de Bigornette, je vous raconterai l'histoire vraie de Fleur.
-
Commentaires
1CrocMercredi 16 Décembre 2009 à 08:21Répondre
Comment résister à des yeux de biche ?
Merci pour cette lecture et honte à ceux qui blessent les animaux !
Belle journée, Lyly
belle fin de journée
C'est un couple d'amis. Ils ont prénommé leur aîné Léopaul. La seconde Polonie, (une saint normande, il semble bien...)
Pour le petit troisième, j'aurais bien suggéré "nid de poule", ou "poule de Luxe",
... Mais elle s'est appelée Fleur. Et elle est aussi réussie que son frère et sa soeur...J'aime beaucoup ta façon de broder avec les prénoms ! Bisous à toi20BigornetteVendredi 24 Janvier 2014 à 11:40j'adore cette belle histoire et en te lisant je me dis que tu dois être obligée, tout comme j'ai commencé à le faire pour mon roman, de faire une fiche de tous tes habitants, et je souris à cette idée... un sacré village qui prend forme peu à peu...il y a de plus en plus de monde...ça ne doit pas être facile..en ce qui me concerne j'ai stoppé mes écrits car je n'arrivais pas à trouver le temps, je reprendrai mais il va falloir que je fasse des choix...on ne peut pas tout faire... bisous et bonne journée Martine...Merci encore !
Ajouter un commentaire