• Notre jeune amie Elza de Didier Levy et Catherine Meurisse qui se demandait où était l'amour, grandit tout doucement. La voilà maintenant dans la cour des grandes. Je vous propose deux planches qui m'ont particulièrement amusée, mais le reste n'est pas mal non plus je vous le garantis.







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  • Un peu de musique pour continuer la semaine.

    Jeanne Moreau et Yves Duteil "L'adolescente" 1979

    Et "Virages" 1974, je crois bien que c'est la chanson qui m'a fait découvrir Yves Duteil et je l'aime toujours autant.



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  • Pour le défi du Samedi, cette semaine c'était "Histoire fantastique". Ames sensibles s'abstenir.

    L'homme marche à grands pas, écrasant les feuilles sous ses pieds. Pourtant, il se déplace presque sans bruit, tel un grand prédateur.

    Son visage serait beau s'il n'arborait pas une mâchoire crispée et des traits furieux.

    C'est l'aube, il avance dans la forêt, son fusil serré entre ses mains. Il n'a qu'une idée en tête, toujours la même, tuer, tuer, faire mal, faire le Mal.

    Tout à coup dans le silence des arbres, il lui semble entendre une cavalcade. Là, oui, là, un peu plus loin dans la légère brume qui stagne encore entre les arbres, il perçoit le silhouette d'un cerf suivi d'une biche et de son faon. Il s'arrête net, épaule et vise le petit, heureux déjà à la perspective de détruire une jeune vie.

    Mais dans le viseur plus rien.

    Il maugrée, aurait-il eu une hallucination ?

    Serrant encore plus fort les mâchoires, les sourcils froncés, il s'enfonce plus loin dans la forêt.

    Tuer, tuer encore et encore, c'est là son credo. Tirer sur les cervidés, tirer sur les lièvres, tirer sur les faisans et quand la saison de la chasse est terminée, braconner, tirer ou écraser les chats, les chiens où n'importe quelle sale bestiole qui croise son chemin.

    Et imaginer les maîtres de ces malheureux animaux se lamenter, fantasmer sur les pleurs des enfants privés de leurs compagnons, savoir que derrière lui il laisse une traînée de souffrances humaine et animale lui fait du bien, c'est pour lui une jouissance sans limite.

    Un sourire glacé nait sur ses lèvres au souvenir de ses exactions, au souvenir des corps pantelants et sanglants qui jonchent son chemin.

    Un jour peut-être, rêve-t-il, il s'attaquera à la proie suprême, une jeune fille pleine de vie et de joie qu'il croise parfois.

    Pris dans ses évocations, il ne s'aperçoit pas qu'il n'a pas emprunté le chemin habituel. Ici le bois se fait plus sombre, bruissant de mille voix. La brume s'élance à l'assaut des arbres.

    Lorsque, enfin, il reprend pied dans la réalité, il se trouve à quelques pas d'une chaumière qui se tapit au milieu des ronces.

    Tout autour de lui, ce n'est plus que geignements, aboiements, miaulements, sifflements plaintifs.

    Agacé, puis vaguement effrayé par ces sons qui l'assaillent, il tourne le dos à la maisonnette et regarde autour de lui.

    Et là, il les voit, ils s'approchent de lui de toutes parts à pas feutrés, leurs blessures saignantes, leurs gueules pleines de gémissements, ils sont comme évanescents.

    Comment cela se peut-il ? Il lui semble reconnaître, mais c'est impossible, toutes les victimes qui ont jalonné sa route de tueur impitoyable, animaux sauvages, animaux domestiques, les yeux brillant de haine, s'approchent de lui.

    Il se met à tirer n'importe comment, rechargeant encore et encore son instrument de mort.

    Mais en face de lui les victimes devenues vengeresses le cernent.

    En désespoir de cause, les insultes à la bouche, il se rue dans la cabane, coince la porte comme il le peut et se réfugie dans un coin, tremblant comme ce faon qu'il avait acculé, pleurant de détresse comme ces chats et ces chiens torturés par plaisir.

    A l'extérieur, les cris des animaux viennent en vagues successives se heurter aux murs de la masure, les corps se frottent contre la porte, les volets, une odeur de sang plane dans l'air.

    La journée passe ainsi, il ne sait plus qui il est, plus ce qu'il fait, ce qu'il doit faire.

    Et brusquement c'est le noir, il s'évanouit de peur, lui le cruel chasseur.

    La nuit est tombée quand il revient à lui.

    Il n'entend plus rien !

    Ses agresseurs semblent être partis.

    Alors, il se redresse, un grand rire le secoue, il montre le poing et hurle "Je vais vous tuer tous !". Alors, une lueur embrase la petit maison, une voix désincarnée s'élève "Tu n'as rien compris, tans pis pour toi !".

    Et la porte s'ouvre seule, et les animaux fantômes qui attendaient dehors se ruent à l'intérieur et ensevelissent leur tortionnaire sous leurs corps torturés, crocs, griffes, becs prêts à le déchiqueter.

    Un hurlement sans fin s'échappe de sa gorge tandis qu'il succombe à l'assaut.

    Quelques jours plus tard, des promeneurs égarés trouvent le corps du chasseur.

    Mis à part son visage tordu par une peur sans nom, son cadavre ne présente aucune blessure.

    Et tandis que les secours l'emmènent vers sa dernière demeure, de la chaumière s'élance vers l'azur du ciel une brume impalpable.

    Peut-être que si les témoins regardaient mieux, ils pourraient distinguer au cœur de cette nuée les silhouettes joyeuses et apaisées des animaux guéris de leurs blessures.

    Et là-bas, dans la plaine, une jeune fille respire à plein poumons, heureuse de se sentir vivante comme jamais auparavant. L'étrange poids qui accablait ses épaules depuis quelques temps vient de s'envoler.

    Cette petite histoire est aussi un hommage au site "Les chats du Maquis" dont le refuge a subi une attaque immonde d'un dingue de le gâchette. Une façon pour moi de rendre hommage aux petites victimes innocentes, justice puisse-t-elle leur être rendue.


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  • Petit exercice de Liza pour la Vitrine du Libraire.

    Choisir l'un de ses personnages et lui poser 5 questions issues du questionnaire de Proust revisité par Bernard Pivot.

    Mémé Célestine a bien voulu se prêter à ce jeu :

    Votre mot préféré Chère Mémé ? Demain parce qu'il y a encore plein de choses à découvrir même à mon âge.

    Le mot que vous détestez ?
    Demain, parce qu'à mon âge mon p'tit gars va savoir ce qui peut m'arriver.

    La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez vous réincarnée ?
    Facile mon bonhomme, vu que Pépé Athanase n'arrête pas de me dire que je suis une teigne, ce sera au choix du barbu là-haut : une ortie, du houx ou un hérisson.

    Le son, le bruit que vous détestez ?
    Y a pas photo, le rap me hérisse le poil et la comment vous appelez ça les jeunes la transe enfin un truc comme ça qui me colle des palpitations, pas un truc pour mon âge.

    Le son, le bruit que vous aimez ?
    Les sons de la nature, les ronflements de Pépé Athanase (ben oui comme ça je sais qu'il est toujours bon pied, bon oeil, même si ça ne m'empêche pas de lui filer des coups dans les côtes pour le réveiller) et le rock quoi c'est pas bon pour mon coeur, pas du tout ça me maintient en forme.

    Merci Mémé Célestine


    Pas de quoi Bernard, pas de quoi Marcel.


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  • Michael Peinkofer - L'ombre de Thot 

    Résumé decitre : Londres au crépuscule du XIXe siècle. Dans les quartiers malfamés, plusieurs prostituées sont sauvagement assassinées et leurs organes prélevés. À chaque fois, le meurtrier laisse le même hiéroglyphe. Le peuple gronde et accuse l'héritier de la couronne. Il est en effet président de " La Ligue Egyptienne ", société vouée à la découverte des secrets de I'Egypte ancienne. La famille royale fait appel à la jeune archéologue Sarah Kincaid qui soupçonne bientôt un complot englobant tout l'Empire britannique. Son enquête l'entraîne jusqu'au désert d'Egypte, à la recherche du " Feu de Thot ", un secret dissimulé depuis plusieurs milliers d'années. Mais la puissance qu'il recèle attise la convoitise de puissances occultes qui ne reculent devant rien pour atteindre leur but... 

    Mon avis : Un petit côté Jack l'Eventreur au début ? C'était une façon intéressante de démarrer ce roman. Ensuite, ma foi une histoire pleine de rebondissements, de traîtres cachés, une intéressante présentation de l'Angleterre coloniale et de l'Egypte. L'histoire en elle-même est peut-être un peu difficile à croire avec ce secret caché depuis 3000 ans, mais bon Sarah est une jeune femme pleine d'intérêt et d'ouverture d'esprit et l'on suit son aventure avec intérêt avec en prime une fin sons et lumières. Ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais c'est distrayant et dépaysant.


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