• Je ne vous indiquerai pas le titre du défi auquel je répondais ce serait trop simple pour deviner la fin de mon histoire. De même je vous ne vous mettrai la photo qui me l'a inspirée seulement demain. Je sais, je sais, je suis dure !

    Depuis plusieurs jours déjà, je faisais halte dans ce petit bourg. Je n’avais prévu qu’une étape, mais, je ne sais pourquoi, le calme et la sérénité de l’endroit m’avaient retenue.

    J’avais pris l’habitude d’aller me promener dans les bois et la campagne environnants. A chacun de mes retours, l’hôtesse me demandait avec un petit sourire en coin : « Alors avez-vous rencontré des personnes intéressantes ? » J’avais l’impression qu’elle attendait une réponse bien précise, mais laquelle ?

    Ce matin là, je dirigeai mes pas vers la forêt et optai pour un sentier que je n’avais pas encore exploré. Le silence m’environnait, tout juste troublé par moment par le chant lointain d’un oiseau. Il régnait une atmosphère étrange comme faite d’attente. Du coin de l’œil, j’aperçus une minuscule sente qui s’enfonçait plus profondément sous la futaie, elle semblait m’appeler. Curieuse je me laissai tenter.

    Brusquement, je me trouvai face à des ruines, les vieilles pierres disparaissaient en partie sous la végétation foisonnante. Elles semblaient se cacher aux regards. J’entrepris de l’explorer. Des restes de pilastres luttaient avec les ronces, un chemin de pierre faisait le tour d’un jardin revenu à l’état sauvage, au centre le reste de ce qui ressemblait à un grand crucifix cherchait à s’élancer vers le ciel. Soudain, j’aperçus un homme assis sur une large pierre détachée d’un mur, vêtu d’un ample vêtement sombre, le visage caché par un capuchon. Un instant décontenancée par cette présence, je finis par m’approcher et je le saluai :

    « Bonjour, quel étrange endroit pour un cloître. »

    Il parut ne pas m’avoir entendue, il restait là sans bouger, puis sa voix s’éleva dans le calme de la forêt :

    « Je vais vous raconter la légende de cet endroit. »

    Sans détourner la tête, il me fit signe pour que je prenne place à ses côtés. Un peu sidérée par son attitude, mais curieuse d’en savoir plus, je m’installai près de lui et laissai mon regard errer sur les vieilles pierres.

    Il reprit :

    « Il y a fort longtemps, vivait ici une petite communauté de moines. Le plus jeune était herboriste. C'était un jeune homme rêveur et tendre, nouvellement arrivé dans la communauté pour remplacer le vieil herboriste qui venait de rejoindre son créateur.

    Dans le village voisin vivait une jeune femme, belle comme un rayon de soleil. Elle possédait un jardin de simples qu'elle mettait à la disposition de ses voisins en leur concoctant potions et pommades pour soulager leurs maux. En dépit de sa beauté, elle ne suscitait nulle convoitise de la part des hommes, nulle jalousie de la part des femmes. Sa bonté et sa joie de vivre faisaient d'elle un ange, aux yeux des villageois.

    Un jour le jeune moine vint à passer devant ce jardin, pour lui rempli de merveilles. Le voyant admiratif devant ses plantations la jeune femme sortit, le salua gentiment :

    « Bonjour mon frère, mes plantes vous intéresseraient-elles ? »

    Rougissant, il lui retourna son salut et ils commencèrent à échanger quelques recettes.

    Le jeune moine rentra au monastère, des rêves dans les yeux et de la joie au cœur. La vie continua un moment ainsi sans heurts, les jeunes gens continuant à se rencontrer pour confronter leurs connaissances, leur amitié devenant rayonnante.

    Mais voilà qu'un jour, le destin arriva sous les traits d'un inquisiteur venu faire une inspection dans la région. C'était un bel homme mais son visage était tellement sévère que tous tremblaient en le voyant et personne n'osait le regarder dans les yeux. Tous, sauf la jeune femme qui l'accueillit comme elle accueillait tout le monde, avec gentillesse et douceur.

    Las, sa spontanéité se retourna aussitôt contre elle. Pour l'inquisiteur cette femme, qui brusquement faisait battre son cœur et se lever dans son esprit des pensées impures, ne pouvait être qu'une sorcière.

    Alors il se mit à harceler les villageois, posant question après question. Elle sortait à la pleine lune, n'est-ce pas ? Elle empoisonnait le bétail, n'est-ce pas ? Elle avait de nombreux amants, n'est-ce pas, n'est-ce pas ?

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  • Pour le Défi du Samedi il fallait s'appuyer sur ce montage

    pour vous emmener au pays de l'imagination.
    J'ai demandé un petit coup de main à Maxime qui a bien voulu me prêter son bateau. N'essayez pas de chanter il y a des passages où ça cafouille.

    C'est un bateau bleu
    Perché sur la dune
    On y vient à pied, on ne frappe pas
    La passerelle est toujours en place
    Il accueille les navigateurs solitaires
    De toute son amitié
    Tout le monde se presse
    Autour du mat à 5 heures du matin
    Quand Saint Malo s'embrume
    Amis où êtes-vous ?
    Amis attendez-moi !

    Nageant dans le brouillard
    Les sirènes et les tritons
    S'installent sur la grève
    Ils écoutent Tom à la guitare
    Phil à la kena jusqu'à l'aube blanchissante
    La baleine bleue viendra
    Donner des nouvelles
    De ceux qui rament au loin
    Et près des dauphins
    On s'endormira heureux

    C'est un bateau bleu
    Accroché à nos rêves
    On y vient à la nage ou en volant
    On entre simplement en chantant
    Peuplé de rires et d'amour
    Il sera le dernier à naviguer
    Si Saint Malo est engloutie
    Amis où êtes-vous ?
    Amis attendez-moi !

     

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  • Je fais depuis septembre partie d'un club d'écriture dont je vous parlerai d'ici peu. En passant par chez vous j'ai découvert la proposition de Cristal de rédiger un texte à partir des titres des chansons d'un CD, j'ai donc proposé cet exercice à l'atelier. Voilà ma contribution à moi, et tant qu'à faire je me suis lâchée :

    Chansons d'Adamo

    C'est fou "le bien que tu me fais". "Mille ans déjà" que nous nous sommes rencontrés "au Café du temps perdu". Il était tenu par "Ce Georges" qui n'arrêtait pas de nous dire "Lâche pas ton rêve". J'étais "Toute seule" à cette table feuilletant "Mon agenda" quand tu m'as abordée une "Fleur" de "La couleur du temps" à la main. Tu m'as dit "La part de l'ange" c'est "Le féminin sacré". Maintenant je vais "Là où mon cœur me porte" "Vers toi" car "On n'peut plus s'quitter". Et si ça arrive "Comment veux-tu que je t'oublie ?"

    Chansons d'Anne Sylvestre

    "Après le théâtre" "La poule aux oeufs d'or" a mis "Cap au Nord" avec "Les rescapés des Fabulettes". Elle a fait une "Pause" "Zen" "Bye Mélanco" a-t-elle caqueté "Laissez les enfants" chanter "Ah l'amour, l'amour" et "Gay marions-nous" au coq de service.

    Chansons de Gullivan (et clin d'œil à Frida Boccara)

    "Une nuit humide" "L'épouvantail" qui s'amusait à "Taquiner le doudou" fit un "Appel à candidature" en envoyant le "Billet" suivant : "Le clou et la lune" voulaient disputer une "Partie d'échecs" avec le "Scout" et la "Vouivre" "Si belle". Le "Picbois" jaloux s'exclame non "Elle m'attend" sur "Le bout du banc". Forts dépités, le clou, la lune et le scout s'en allèrent boire "Le whisky de papa" avec l'épouvantail.


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  • Ecrit en juin 2008 je remets ce petit texte et ses photos pour le thème de Dana de cette semaine, ça me paraît parfaitement en harmonie

    "Tu dors ?"
    "Mmmm"
    "Tu dors ?" A nouveau la petite voix haut perchée d'Elfie mon lutin "domestique"
    Mais c'est pas vrai ça, on m'explique pourquoi les gens vous réveillent pour vous demander si vous dormez ?
    "Oui"
    "Ben non, puisque tu me réponds"
    "Bon, je dormais avant que tu ne me réveilles"
    Bon sang, il est quelle heure ? Coup d'œil vers mon réveil. Deux heures du mat.
    "Ca va pas la tête, deux heures du matin, t'as intérêt à avoir une bonne explication !"
    J'essaie de fixer un œil myope et furibond sur le petit être qui piétine sur ma table de nuit.
    "T'es pas sympa, c'est une surprise !"
    Une surprise à deux heures du matin, c'est bien une idée de lutin ça !
    Résignée je l'écoute, de toute façon avec lui je n'arrive déjà pas à avoir le dernier mot quand je suis bien éveillée, alors encore à moitié dans les vapes, ce n'est même pas la peine d'essayer.
    "Oui une surprise pour la fête de la musique, regarde et écoute !"
    Une petite lumière s'allume sur la commode en face de mon lit et une musique s'élève.
    Hmm le Canon de Pachelbel, j'adore cette musique.


    Mais d'où vient-elle ?
    Je ne vois pas bien. Tant bien que mal j'attrape mes lunettes.
    Et je discerne cette scène.

     


    "On pourrait mettre un peu plus de lumière s'il te plait ?"

    "Mais bien sûr, voilà, tes désirs sont des ordres" Elfie claque des doigts et des petites lumières supplémentaires s'allument.
    Je m'aperçois alors que mon petit ami a donné vie à mon orchestre de chats.


    "C'est ravissant, merci beaucoup"
    "Pas de quoi, ils avaient envie de se dégourdir les pattes, alors je leur ai donné un coup de main"
    Thalis arrive, se roule en boule sur mon ventre et semble apprécier le moment aussi, elle ronronne doucement en accompagnement.
    Bercée par la musique, je commence à me rendormir et juste avant de sombrer j'aperçois mon grand chat musicien qui vient se joindre au récital.


    En me réveillant ce matin, plus rien, mes petits musiciens sont retournés dans leur vitrine, ne reste que mon chat boite à musique. Ou alors peut-être ai-je rêvé !!! Il faudra que je demande à Elfie dès que je le reverrai.





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  • Défi d'un samedi : une heure de repassage c'est donc bien long. Mais, l'heure la plus courte d'une vie. Laquelle est-ce ?

    Ouh, j'ai eu un sacré coup de barre là. J'ouvre les yeux, je papillote des paupières et je vois dressé devant moi un drôle de bonhomme habillé en noir et comme transparent.

    "Bonjour" me dit-il "comment vous sentez-vous ?"

    "Bonjour, un peu vaseuse je dois dire" ce à quoi j'ajoute la phrase culte "Où suis-je ?"

    "Dans l'entre-deux" me répond-il "Etes-vous prête pour votre heure ?"

    "Entre-deux, prête pour mon heure, de quoi parlez-vous exactement ?"

    "Ah je vois que vous ne vous souveniez pas bien. Bon reprenons, vous venez de vous faire aplatir sur le passage piéton par un automobiliste rond comme une queue de pelle qui avait grillé le feu rouge. Pour faire bref, vous êtes morte, je suis votre ange de la mort et vous avez une heure devant vous pour faire vos adieux aux personnes qui vous tiennent à cœur"

    Là j'en reste bouche bée, comment ça je suis morte, mais je me sens parfaitement en forme, même si j'ai un peu la tête qui tourne et puis ça un ange de la mort ? Quel langage franchement ça manque de classe.

    "Bon arrêtez vos bêtises, c'est quoi l'entourloupe"

    "Mais, il n'y a pas d'entourloupe, je dois vous emmener vers votre destination définitive mais avant vous avez le droit à une heure pour laisser une pensée de réconfort à vos proches, ou éventuellement pour botter les fesses de ceux qui vous ont enquiquinée. Bon autant vous le dire ce n'est pas évident, à vous de faire au mieux"

    Je regarde autour de moi avec un peu plus d'attention, je suis environnée d'une sorte de brouillard dans lequel luisent quelques fanaux, c'est très étrange. Je jette un coup d'œil à mes mains et là, le choc, elles sont comme le gugusse que j'ai en face de moi comme évanescentes. Là plus de doute, je dois vraiment être morte.

    "Je suppose que ces lumières sont les personnes que je dois aller visiter ?"

    "Bravo, je constate avec plaisir que vous percutez vite et que vous n'allez pas gâcher votre dernière heure à discuter le bout de gras avec moi pour essayer de me convaincre que vous n'êtes pas morte. Vous êtes raisonnable"

    "Mais je fais comment ?"

    "Laissez vous porter par vos pensées, rappelez-vous des moments heureux et vous atteindrez les êtres aimés, ensuite eh bien à vous de décidez de ce que vous voulez leur laisser dans le cœur. Je vous attends ici dans une heure"

    Et mon ..., enfin mon ..., bon disons mon guide disparaît dans un nuage avec un plouf que je trouve quand même un peu ostentatoire.

    Je me tourne vers le brouillard et je vois une des lumières scintiller un peu plus que les autres. Je laisse mon corps, enfin ce qui m'en tient lieu maintenant, flotter vers elle. Je sens que cette première heure de ma mort va me sembler drôlement courte.

     


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