• Pour le défi du Samedi : Objets inanimés Avez vous donc une âme ...

    Vous connaissez ces vers de Lamartine. Les objets qui nous entourent pourraient raconter bien des histoires si nous voulions leur prêter attention. Ce sera le défi de cette semaine. Les paroles, les souvenirs, les plaintes, les joies ...d'un ou de plusieurs de vos objets familiers.

    En voiture, on s'accroche !

     

    Dans le lave-vaisselle un couteau et une fourchette taillent le bout de gras.

    "Si tu savais ce que j'en ai marre de couper de la barbaque morte, d'étaler du beurre, de couper du pain !" s'exclame le couteau.

    "Et moi, piquer dans la même bidoche, pelleter la purée ou les petits pois, ras le bol aussi" réplique la fourchette.

    "Remarque des fois j'arrive à déraper quand je m'attaque au pain et là, paf je coupe autre chose que de l'inerte" soupire le couteau avec bonheur.

    "Moi j'ai plus de mal, éventuellement quant elle fait la vaisselle à la main, j'arrive parfois à la piquer mais c'est pas évident" regrette la fourchette.

    Les deux ustensiles restent un moment silencieux, jettent un coup d'œil autour d'eux, la vaisselle qui les entoure reste paisible et paraît ne pas s'occuper de leur conversation.

    "Tu sais" reprend le couteau dans un murmure "parfois je rêve de trancher dans de la vraie chair vivante, de sentir le sang gicler sous mes dents, d'entendre autre chose qu'un petit ouille de rien du tout".

    "Oh oui" réplique la fourchette "m'enfoncer dans un oeil, dans un sein tendre ou dans un ventre bedonnant, que ce serait bon !"

    Toujours sur un mode confidentiel le couteau précise "J'ai entendu dire que certains d'entre nous, surtout les couteaux, arrivent à influencer, voire même à rendre fou celui qui le tient et ils se lancent dans des massacres délicieux. Ni vu, ni connu et c'est l'humain qui est accusé. Bien sûr après ils se retrouvent aussi enfermés dans des sacs mais quel moment de gloire quand même !"

    "Arrête, tu me fais saliver !" soupire la fourchette.

    Après un moment à soupirer de nostalgie ils se tournent l'un vers l'autre et s'exclament en chœur

    "Et si on essayait ?"

    Au même moment, une voix venue de nulle part retentit.

    "Nous, grand dieu de la vaisselle, ne pouvons vous autoriser à dévier de votre rôle subalterne de petit découpeur et de petite piqueuse, nous nous voyons dans l'obligation de vous éradiquer avant que vous ne perpétriez l'impensable et nous mettiez tous en danger !"

    Un grand silence s'empare du lave-vaisselle.

    "Tiens" s'exclame l'humaine qui règne sur la cuisine en ouvrant son lave-vaisselle "Que s'est-il passé ? Mon couteau et ma fourchette préférés sont tout abîmés !"

    Et elle sort un couteau édenté et une fourchette complètement tordue.

    "Tant pis, direction la poubelle"

    Amis humains faîtes attention au petit peuple de votre cuisine, sait-on jamais ce qui peut lui passer par la tête !


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  • Avant les grandes vacances "le Défi du samedi" nous avait donné une consigne dite "69" autrement dit érotique. Alors accrochez-vous !

     

    Il les regarde avec envie.

     

    Elles sont belles, douces, leurs corps ne sont que courbes voluptueuses.

     

    Il s’approche d’elles.

     

    Laquelle choisir, laquelle déguster longuement, savamment ?

     

    Et puis, voilà son regard s’accroche à elle, si belle, si savoureuse dans sa longue robe.

     

    Il s’approche.

     

    Doucement, il l’enlace et commence tendrement, du bout des doigts, à lui enlever ses voiles.

     

    Abandonnée, elle se laisse effeuiller.

     

    Bientôt, trop vite à son goût, elle est nue devant lui, offerte à sa gourmandise.

     

    Il approche son visage d’elle, il hume son odeur, du bout de la langue il la goûte.

     

    Elle n’est que délicatesse sur sa bouche.

     

    Et sans plus de retenue, il la dévore sensuellement, faisant glisser ses dents le long de sa chair offerte.

     

    Hélas, l’instant de plaisir est si bref.

     

    Pas encore repu, il se tourne vers ses sœurs.

     

    Elles sont toutes tellement tentantes ces belles bananes dans leur corbeille d’osier.


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  • Pour la rentrée les Impromptus littéraires nous proposaient de plancher sur cette photo.



    © crédit photo : Sebarjo


    LES HOMMES DE BOIS

    Les hommes de bois avancent les uns derrière les autres. Sans précipitation.

    Ils quittent leur village, de nombreux réfugiés les ont prévenu, les hommes en os arrivent et ils détruisent tout sur leur passage, les corps de bois sont si pratiques pour entretenir le feu, ce terrible ennemi.

    Il est temps pour eux de quitter ce coin de monde qui les avait accueilli il y a déjà si longtemps.

    Pourtant nul regret en eux, ils ont la patience et le calme des grands arbres qui les ont fait naître.

    La décision a été prise par le grand conseil.

    Et c'est aujourd'hui le grand jour.

    En file indienne, ils se rendent à la pointe de terre qui s'enfonce dans la mer.

    Là, les uns après les autres, ils se laissent aller au milieu des flots protecteurs.

    La mer est leur amie depuis toujours.

    Tendrement, elle va les porter loin de ce rivage devenu inhospitalier et leur permettra d'aborder des terres vierges où leur civilisation pourra à nouveau se développer, tout au moins tant que les hommes en os n'auront pas maîtrisé le moyen de voguer sur le dos de la mer.

    Doucement, ils se laissent emporter, leurs pensées s'envolant déjà vers les nouvelles merveilles qu'ils pourront créer.

    Alors que le dernier d'entre eux se laisse enlever par les vagues, là-bas dans leur village abandonné des hurlements féroces et dépités retentissent. Les hommes en os viennent d'arriver et ils ne trouvent rien à saccager ni à brûler.

    Des hommes de bois, il ne restera bientôt plus que des légendes, mais quelque part bien cachée, la légende continue de vivre.



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  • Ecureuil Bleu avait lancé un sympathique défi, redécouvrir La Fontaine en rédigeant une petite fable de son cru, avec moralité bien sûr. Vous pouvez aller voter chez elle, il y a des choses très amusantes à lire. Et voici ma participation, il fallait bien sûr qu'un chat se mêle de l'affaire. Je précise quand même que ce n'est PAS une histoire vécue.

    LA MOUCHE, LE CHAT ET LA VAISSELLE

    Une mouche bourdonnait

    Le chat la guettait

    La mouche comme une folle

    Zigzaguait sans fin

    Le chat comme un fou

    Sautait dans tous les coins

    Toi humain paresseux

    Tu avais laissé ta vaisselle

    Dans l'égouttoir sécher seule

    Ce qui devait advenir, advint

    La mouche fonça dans la cuisine

    Le chat à ses trousses

    La mouche rasa les assiettes

    Le chat les percuta

    Crac, boum, cling

    L'humain maugréant dû sortir le balai

    Moralité

    Si tu ne veux pas que ta vaisselle

    Se transforme en mosaïque

    Ferme ta fenêtre

    Ou achète de l'insecticide


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  • Une petite rediffusion

    Ah, bon sang, elle commence bien la journée
    Mal dormi.
    Panne d'oreiller.
    Le flacon de parfum éclaté dans le lavabo.
    On va droit à la journée poubelle.
    Je le sens bien là !

    Ah, super, l'ennemi est déconcentré ce matin.
    Je renifle à plein nez les effluves "Loi de Murphy".
    Pas de doute, aujourd'hui, jour de revanche.
    Je vais y arriver, sûr et certain.
    Mais attention, faisons-le tout en finesse.
    Faudrait pas y aller avec des gros sabots et se faire avoir dans la dernière ligne droite.

    Bon, j'en étais où là.
    Ah là là, j'irais bien me recoucher.
    Tiens qu'est ce que je disais.
    Le pain grillé qui se casse.
    La confiture qui dégouline.
    Marre, marre, marre.

    Ouais, ouais, OUAIS.
    Je la tiens là.
    Encore un petit truc pour la distraire et c'est dans la poche.

    Et barbe, j'ai laissé le réveil en buzzer.
    Plus qu'à aller l'empêcher de continuer à couiner
    Toi, tu te tiens peinard.
    C'est pas le moment de m'énerver je te jure.

    Gnia, gnia, gnia.
    C'est ça ma poulette.
    Cause toujours tu m'intéresse.
    Allez un dernier effort.
    Oui, c'est bon.
    Je me sens frémir.
    Ouais, ça y est.
    Super elle est encore à l'autre bout de la maison.
    Et ça y est JE BOUS
    Et hop je m'échappe de la casserole.
    Bon sang que ça fait du bien de cochonner la casserole et la plaque de cuisson.
    Elle va avoir du boulot pour récurer tout ça.
    Et en plus, son café au lait eh ben ça sera sans lait.
    Bon d'accord vous allez me dire que c'est idiot de ma part, je ne sers plus à rien répandu comme ça, c'est l'éponge et l'évier.
    OK, vous avez raison, mais comme disait le scorpion au milieu de la rivière "Que voulez-vous c'est dans ma nature".

    Bon, vous n'allez pas me dire que vous n'avez jamais eu à subir un matin Murphy comme ça, vous n'allez pas me soutenir que le lait ne profite JAMAIS du moment où vous avez le dos tourné pour filer hors de la casserole ? Si vous me dites non, je ne vous croirai pas.
    Bon pour ceux qui ne connaissent pas la Loi de Murphy (dite aussi Coefficient d'Emmerdement Maximum), ce qui m'étonnerais quand même beaucoup, c'est par là. 
    Et pour l'histoire du scorpion c'est par ici. 


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